Décès de Richard Holbrooke, l’émissaire américain pour la région Af/Pak

« Diplomate de la dernière chance », « tacticien le plus coriace de la diplomatie américain », « l’un des géants de politique étrangère américaine », « bulldozer » ou encore « taureau en furie », en référence à son style parfois musclé… Richard Holbrooke, l’émissaire des Etats-Unis pour la région Af/Pak, s’est éteint le 13 décembre, après avoir été hospitalisé trois jours auparavant pour une crise cardiaque.

C’est en 1962 que, après avoir été diplômé de la Brown University l’âge de 21 ans, Richard Holbrooke entame sa carrière diplomate au Vietnam. A ce titre, il sera appelé par le président de l’époque, Lyndon Johnson, à travailler à la Maison-Blanche au sein d’une équipe dédié au traitement du conflit vietnamien. A ce titre, il participe, en 1968, aux pourparlers de paix de Paris, sous la direction d’Averell Harriman et de Cyrus Vance, alors sous-secrétaire à la Défense.

Sa connaissance du dossier de l’engagement amércain au Vietman le conduit àç rédiger l’un des volumes des fameux Pentagon Papers, dont la révélation, en 1971, s’est révélée gênante pour l’administration américaine.

Après avoir collaboré pour les magazines Newsweek et Foreign Policy, Richard Holbrooke devient secrétaire d’Etat aux affaires asiatiques à la faveur de l’élection du président démocrate Jimmy Carter, poste qu’il quittera pour le la banque Lehman Brothers sous l’ère Reagan.

L’arrivé de Bill Clinton à la Maison Blanche signifie pour Richard Holbroolke le retour aux affaires étrangères. Il est ainsi nommé ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne en 1993, avant d’occuper les fonctions de secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires européennes.

A l’époque, la guerre des Balkans fait rage, notamment en Bosnie-Herzégovine. Pour mettre un terme à ce conflit, Richard Holbrooke sera le maître d’oeuvre des accords de paix de Dayton en 1995. Selon le président serbe de Bosnie de l’époque, Radovan Karadzic, le diplomate américain lui aurait promis l’immunité contre un retrait de la vie publique. Mais l’intéressé a toujours nié ces allégations.

Après cet épisode, Richard Holbrooke rejoint de nouveau, en 1996, le secteur privé avec des fonctions au sein de la banque d’investissement CS First Boston. Mais trois ans plus tard, il est rappelé par Bill Clinton, qui le nomme ambassadeur auprès des Nations unies.

En retrait de la diplomatie américaine sous les deux mandats de George W. Bush, Richard Holbrooke est désigné, en janvier 2009, par le président Obama pour être son émissaire pour la région Afghanistan-Pakistan (Af/Pak). Une mission qu’il qualifie alors de « plus difficile de sa carrière ». Et le fait est, ses rapports avec le président afghan Hamid Karzaï auront été plutôt tendus.

« C’était le diplomate par excellence, capable d’affronter les dictateurs et de se dresser pour les intérêts de l’Amérique dans les circonstances les plus difficiles », a estimé Hillary Clinton, en lui rendant hommage.

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