Olivier Dassault plaide pour les commissions en matière de contrats d’armement
Pourquoi le Rafale du constructeur aéronautique Dassault a autant de mal à trouver preneur à l’étranger? La réputation de l’avionneur français n’est pourtant plus à faire et, par le passé, il a réussi à obtenir plusieurs contrats pour le Mirage 2000.
Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation. Celle concernant le prix de l’appareil, souvent avancée, n’est pas la plus pertinente. L’Eurofighter, le concurrent du Rafale, s’est bien vendu en Arabie Saoudite alors que, selon l’armée de l’Air allemande, son coût à l’utilisation s’avère deux fois plus élevé que prévu, avec une heure de vol à presque 74.000 euros (contre 39.000 environ pour l’avion de Dassault).
Plus généralement, l’évolution du contexte géopolitique n’aide pas. Par le passé, les pays qui ne souhaitaient pas s’aligner sur les Etats-Unis ou l’Union soviétique achetaient du matériel européen, voire français. La concurrence est aussi plus rude : les pays qui peuvent s’offrir un avion de combat moderne ne sont pas légion, les perspectives de contrat sont donc peu nombreuses et, par conséquent, tous les coups sont permis pour obtenir l’avantage. Ce qu’il se passe au Brésil en est l’exemple.
Il y aurait certainement d’autres pistes à explorer. Mais pour Olivier Dassault, le petit-fils du fondateur du groupe éponyme, l’application par la France de l’interdiction des commissions pour les contrats d’armement, décidée par l’OCDE en septembre 2000, serait la cause principale des déboires français sur le marché des avions de combat.
Selon Olivier Dassault, qui est par ailleurs député UMP, il faudrait rétablir ces commissions. C’est en tout cas ce qu’il a affirmé à l’antenne d’Europe1, ce 10 décembre. Pour lui, leur interdiction « est un boulet pour les TGV, les centrales, les sous-marins. » Et de justifier sa position : « Ce sont des frais commerciaux, des commissions qui sont données dans le cadre de l’obtention d’un marché. C’est l’intérêt national de la France qui est en jeu ».
