La « lapalissade » d’un général américain

Chaque mois, en Afghanistan, ce sont 1.200 incidents liés à ces IED qui sont recensés. Toutefois, malgré l’importance de ce nombre, il est relativiser par rapport à ce qui avait été constaté au plus fort du conflit irakien, avec plus de 4.000 évènements impliquant des bombes artisanales.

L’US Army a notifié à société Oshkosh, la semaine passée, un contrat d’un montant de 255 millions de dollars pour la livraison de 250 ambulances de type M-ATV (Mine Resistant Ambush Protected / All-Terrain Vehicle) pour le théâtre d’opérations afghan. Ces véhicules sont censés résister aux engins explosifs improvisés (IED), l’arme de prédilection des insurgés et dont l’usage est la cause de 60% des pertes humaines de la Coalition internationale.

Cela montre, encore une fois, l’effort consenti pour lutter contre les bombes artisanales. Mais pour le général Michael Oates, le responsable du programme de lutte contre les IED au Pentagone, il y a mieux que les véhicules aux protections renforcés : le processus de réconciliation.

« La réconciliation politique en Irak a été un facteur majeur de la réduction du problème posé par les bombes artisanale. Je pense que c’est possible en Afghanistan, bien que nous soyons loin d’en être là » a-t-il déclaré, le 6 décembre. En d’autres terme, c’est en démotivant les poseurs d’IED que l’on peut faire diminuer le nombre d’attaques.

Evidemment, s’il n’y avait plus de conflit, il n’y aurait plus d’attentats commis avec des IED. Et si les différentes parties s’entendent pour faire la paix, il est clair que les insurgés n’auront plus besoin d’utiliser des bombes artisanales. Monsieur de La Palisse n’aurait pas dit mieux. En attendant, il s’agit de contraindre les insurgés afghans à négocier. Et pour cela, il faut surtout les décourager sur le terrain.

Le point le plus intéressant abordé par le général Oates est la différence entre les IED utilisés en Irak et en Afghanistan. Les premiers étaient généralement conçus avec des explosifs militaires et pouvaient être mis à feu à distance. Les seconds, plus rudimentaires, sont fabriqués avec du nitrate d’ammonium (de l’engrais) et posent davantage de problèmes de détection puisqu’ils ne contiennent pas de métaux et qu’ils se déclenchent dès que l’on passe dessus.

Pour repérer les poseurs d’IED, l’armée américaine a installé une cinquantaine de caméras afin de surveiller les abords de ses postes et déployé davantage de drones pour repérer les zones où la terre a été fraîchement remuée.

Mais pour le général Oates, « il est très difficle de détecter une bombe à l’aide de la technologie. » Du coup, il compte sur l’effet de la mesure prise par le président afghan, Hamid Karzaï, consistant à interdire l’usage et la détention de nitrate d’ammonium et surtout sur « des soldats bien entraînés avec des chiens », lesquels seraient « les plus efficaces pour trouver des bombes artisanales ».

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