Terrorisme : Le président Sarkozy cible le Pakistan

Dans le cadre de sa visite officielle en Inde, le président Sarkozy a assisté, ce 7 décembre, à une cérémonie organisée en hommage aux victimes des attentats de Bombay qui avaient fait 166 morts en 2008. Les autorités indiennes ont clairement désigné le groupe terroriste pakistanais Lashkar-e-Taïba (LeT) comme étant le responsable de bain de sang.

Au cours de son allocution, le président français s’en est pris à Islamabad, qu’il a accusé à mots couverts de ne pas faire davantage en matière de lutte contre les réseaux terroristes.

« Il n’est pas acceptable que la sécurité de l’Inde puisse être menacée par des groupes terroristes agissant à partir des territoires voisins. Il n’est pas acceptable pour l’Afghanistan et pour nos soldats que les taliban et al-Qaïda trouvent refuge dans les zones frontières du Pakistan » a-t-il ainsi déclaré. Et il n’est pas non plus « acceptable pour le monde que des attentats terroristes aient pour origine ou pour auteurs des groupes entraînés au Pakistan » a-t-il ajouté.

L’actualité récente donne des exemples pour justifier les propos du président Sarkozy. Ainsi, Faisal Shahzad, l’auteur de l’attentat manqué à Times Square (New York), le 1er mai dernier, a pris ses ordres au Pakistan. Et l’alerte terroriste concernant la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, qui avait été lancée cet automne, avait également pour origine des djihadistes réfugiés dans les zones tribales pakistanaises.

« La France attache un grand prix à ses relations avec le Pakistan, un Pakistan démocratique, stable, prospère. Aucune fatalité condamne le Pakistan à être la victime et le creuset du terrorisme mondial » a encore affirmé le président français. « Je compte sur toutes les autorités pakistanais pour intensifier leurs efforts et se montrer résolues contre les criminels » a-t-il poursuivi, prenant ainsi le contre-pied de son homologue américain, Barack Obama, qui s’était gardé de tout commentaire à l’égard d’Islamabad lors de sa récente visite en Inde.

Cela étant, depuis l’assaut lancé contre la Mosquée rouge en juillet 2007, le Pakistan est lui-même victime d’actes terroristes, notamment commis par le mouvement taleb pakistanais, contre lequel il avait lancé une grande offensive dans la vallée de Swat, au printemps 2009 et au Sud-Waziristan, en octobre de la même année. Cependant, il apparaît qu’Islamabad, via l’ISI, ses services secrets, ménage les talibans afghans et d’autres groupes radicaux, tels le Lashkar-e-Taïba, pour servir ses intérêts en Afghanistan pour les premiers et au Cachemire indien pour les seconds.

Quoi qu’il en soit, à la veille de l’interpellation du président français adressée aux autorités pakistanaises, deux kamikazes ont tué au moins 40 personnes, dans le district tribal de Mohmand, dans le nord-ouest du Pakistan. Visiblement, cet attentat visait des chefs tribaux opposés au taliban pakistanais, rassemblés dans les locaux de l’administration local pour participer à une réunion avec des fonctionnaires.

Et ce 7 décembre, un attentat a fait vraisablablement une vingtaine de blessés à Bénarès, l’un des hauts-lieux de l’hindouisme en Inde. Cette action a été revendiquée par les Moudjahidines indiens, un groupe terroriste islamiste.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]