Côte d’Ivoire : Sarkozy est « très vigilant »

La situation reste tendue en Côte d’Ivoire. La semaine passée, Alassane Ouattara a été proclamé vainqueur de la dernière élection présidentielle par la Commission électorale indépendante (CEI).

Seulement voilà, ces résultats ont été contestés par le Conseil constitutionnel ivoirien, lequel a invalidé des centaines milliers de bulletins de vote en provenance du nord du pays, bastion d’Alassane Ouattara. Du coup, cette institution, proche du pouvoir en place, a donné la victoire à Laurent Gbagbo, le président sortant.

Depuis, la communauté internationale presse ce dernier d’accepter le verdict des urnes et de se retirer en faveur de celui qui est considéré comme étant le vainqueur légitime de cette élection, laquelle devait permettre à la Côte d’Ivoire de retrouver son unité, après les troubles qu’elle a connus en 2002. Afin de tenter de sortir de cette impasse, l’Union africaine a dépêché en qualité de médiateur l’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki.

Pour le moment, l’armée ivoirienne semble s’être rangée aux côtés de Laurent Gbagbo et son chef d’état-major lui a fait serment d’allégeance. Mais le risque de nouveaux affrontements n’est pas à écarter. Soutiens d’Alassane Ouattara, les rebelles des Forces nouvelles (FN) sont en état d’alerte. « Si nous sommes attaqués, nous défendrons nos zones et prendrons le reste du territoire ivoirien » a prévenu un porte-parole du mouvement, dont les propos ont été rapportés par l’agence Reuters.

« Nous sommes très vigilants concernant la sécurité des Français vivant en Côte d’Ivoire » a déclaré, de son côté, le président Sarkozy. « J’appelle chacun à faire preuve de responsabilité » a-t-il ajouté, depuis l’Inde, où il est en voyage officiel depuis le 4 décembre.

Selon une source faisant partie de l’entourage présidentiel, citée par l’AFP, le président français « suit heure par heure l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire » et reste en relation avec Michèle Alliot-Marie, le ministre des Affaires étrangères. Il aurait également eu « une longue conversation téléphonique » avec Alain Juppé, qui est resté à sa demande à Paris pour suivre les derniers développements au pays du cacao. Le chef d’état-major particulier du chef de l’Etat, le général Benoît Puga, ainsi que son conseiller diplomatique, Jean-David Levitte, sont aussi mobilisés.

Actuellement, si besoin était, la France dispose à Abidjan du bataillon Licorne (BATLIC), fort d’environ 900 hommes, lesquels peuvent être éventuellement appuyés par les Forces françaises du Cap-Vert (FFCV). La Marine nationale est également présente dans la région via la mission Corymbe.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]