Défense antimissile : La Russie met la pression sur l’Otan

Au cours du récent sommet à Lisbonne, le président russe Dmitri Medvedev avait accepté une éventuelle participation de son pays au projet de défense antimissile de l’Otan, sous réserve qu’elle se fasse « sur un pied d’égalité ». « Ou c’est une relation entre partenaires (…) ou nous n’y prenons pas part du tout » avait-il alors déclaré. Et d’ici à juin 2011, une analyse conjointe devra être réalisée afin de définir les modalités de cette coopération entre la Russie et l’Alliance atlantique.

Lors de son discours à la nation du 30 novembre, le président russe a abordé la question de la collaboration concernant le bouclier antimissile et mis la pression sur l’Otan.

« Dans les dix ans à venir, nous avons le choix : soit nous nous mettons d’accord sur la défense antimissile et nous créons un vrai mécanisme de collaboration, soit si nous n’arrivons pas à trouver un accord constructif, il y aura une nouvelle spirale de course aux armements » a-t-il déclaré, ajoutant, qu’en cas d’échec, « nous devrons prendre une décision sur le déploiement de nouvelles forces de frappe ».

Interrogé à l’antenne de la chaîne américaine CNN, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, n’a pas dit autre chose, ce 1er décembre. Si l’Otan et Moscou n’arrivent pas à s’entendre sur ce projet de bouclier antimissile, alors la Russie « mettra en place de nouvelles forces d’attaques (…) contre les nouvelles menaces qui seront créées à ses frontières » a fait savoir le chef du gouvernement russe, qui a par ailleurs précisé ne pas vouloir en arriver à cette situation.

Du point de vue de la Russie, ne pas trouver un terrain d’entente avec l’Otan sur le dossier de la défense antimissile signifierait qu’elle en serait exclue et, faute de coopération en la matière, ce système serait donc perçu comme une atteinte contre sa force de frappe nucléaire.

Et visiblement, selon le Wall Street Journal, l’on est loin de trouver un accord entre l’Alliance atlantique et la Russie. En effet, lors d’une réunion à huis-clos à Lisbonne, les Etats membres de l’Otan ont refusé une proposition du président russe, laquelle prévoyait la prise en charge par la Russie des interceptions de missiles à destination de l’Europe passant par son territoire pendant que le système otanien s’occuperait d’éventuels projectiles devant atteindre le territoire russe.

Du côté de l’Otan, la coopération envisagée avec la Russie repose sur l’échange d’informations et la mise en place de procédures d’alerte mutuelles.

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