Un rapport du Pentagone évoque une situation contrastée en Afghanistan

L’avenir de l’Afghanistan a été évoqué lors du sommet de Lisbonne. Et l’Otan et ses partenaires ont confirmé l’objectif de transférer la responsabilité de la sécurité aux forces afghanes en 2014. Plus tôt, le président Obama avait évoqué un début de retrait des troupes américaines à compter de juillet 2011.

Seulement, annoncer ses intentions à l’adversaire n’est sans doute pas la chose la plus judicieuse à faire. La preuve avec l’appréciation que l’on peut lire dans le dernier rapport semestriel du Pentagone concernant la situation en Afghanistan. « La force de l’insurrection est que la population afghane pense que les forces de la coalition partiront bientôt, accréditant une victoire inéluctable des taliban » ont ainsi noté les auteurs du document.

Ce rapport dresse un bilan contrasté des opérations en Afghanistan. Ainsi, près de 9.688 actions violentes ont été recensées de janvier à septembre 2010, ce qui représente une hausse de 73% si l’on considère la même période pour l’année précédende. Les combats concernent surtout, et ce n’est pas une surprise, le sud, le sud-ouest et l’est du pays. Autre donnée fournie : les bombes artisanales sont utilisées dans 30% des attaques, lesquelles ont fait 60% du nombre total des victimes.

D’une manière générale, le document parle de progrès « modestes » et « inégaux ». Ainsi, au chapitre des mauvaises nouvelles, les auteurs notent que, « malgré une pression accrue ces derniers mois », l’insurrection, et en particulier les taliban, ont pu conserver leurs capacités logistiques et préserver leur commandement. En clair, et malgré les pertes qu’ils ont subies, la coalition n’a pas encore réussi à les couper de leurs voies d’approvisionnement au Pakistan et en Iran. Les actions entreprises à cette fin n’ont « pas produit de résultats notables », estime le rapport.

Cependant, si les taliban ont su garder l’initiative dans certaines zones, ils l’ont perdu dans d’autres, notamment dans certains secteur des provinces de Kandahar et du Helmand. Cela est dû à la stratégie de contre-insurrection mise en pratique par le général David Petraeus, le commandant de l’ISAF.

Enfin, s’il est question que Kaboul puisse prendre en main sa sécurité en 2014, il est crucial de former suffisamment de soldats et de policiers afghans d’ici-là. D’après le rapport, les objectifs de recrutement sont en avance par rapport à ce qui avait été prévu, étant donné qu’ils ont été atteints avec trois mois d’avance, en juillet dernier. Toutefois, le niveau des unités de l’armée nationale afghane, le faible nombre de recrues dans les provinces du sud, berceau de l’insurrection, ainsi que le fort taux de désertion chez les policiers restent préoccupants.

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