Otan/Russie : Le plus difficile reste à faire

Le dernier sommet de l’Otan, à Lisbonne, a permis de constater le réchauffement des relations entre l’Alliance atlantique et la Russie, notamment avec la collaboration de cette dernière au projet de bouclier antimissile censé protéger le Vieux Continent et les Etats-Unis de la menace balistique.

Cela étant, collaborer ne veut pas encore dire participer car, comme a prévenu le président russe, Dmitri Medvedev, la Russie entend être traitée sur « un pied d’égalité ». « Ou c’est une relation entre partenaires (…) ou nous n’y prenons pas part du tout » a-t-il déclaré.

Ce rapprochement entre la Russie et l’Alliance atlantique a été surtout motivé par des enjeux communs, tels que la lutte contre la piraterie maritime et, surtout, le dossier afghan. Du côté russe, on n’a pas intérêt à voir échouer l’Otan en Afghanistan et de voir ainsi les taliban revenir au pouvoir à Kaboul. Il s’agit pour Moscou d’éviter tout foyer d’agitation et de contamination islamiste au sud, compte tenu de l’extrême porosité des frontières des pays d’Asie centrale qui font partie de sa zone traditionnelle d’influence, mais aussi de limiter les trafics de drogue, dont la consommation fait des ravages en Russie.

Le secrétaire général de l’Alliance, Anders Fogh Rasmussen, a déclairé que l’Otan et la Russie ne sont pas « une menace l’une pour l’autre ». Seulement, les paroles s’envolent et les écrits restent. D’où un certain scepticisme chez les commentateurs russes.

En effet, l’on peut lire, dans le dernier concept stratégique de l’Alliance approuvé à Lisbonne, que « l’Otan ne constitue pas une menace pour la Russie. Au contraire, nous voulons un véritable partenariat stratégique entre l’Otan et la Russie ». Et c’est là que le bât blesse.

Pour l’ambassadeur russe auprès de l’Otan, Dmitri Rogozine, le texte, qui ne désigne aucun pays hostile en particulier, à la demande de la Turquie qui ne voulait pas que l’Iran soit citée, n’indique pas « si l’Otan considère la Russie comme une menace ». Or, les anciens pays de l’Est qui ont rejoint l’Alliance depuis la fin de la Guerre froide n’ont pas toujours les meilleures dispositions à l’endroit de leur ancien suzerain.

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