Important contrat d’armement pour la Chine au Pakistan

Initialement, le Pakistan avait choisi l’intégrateur français ATE, épaulé par Thales et MBDA, pour équiper en systèmes électroniques et armer ses chasseurs-bombardiers JF-17, fruit d’une collaboration avec la Chine, où cet appareil est connu sous le nom de Chengdu FC-1 Xiaolong.

Dans le détail, il était question qu’ATE intégrât à bord des appareils pakistanais des radars RC400 conçus par Thales, des missiles Mica produits par MBDA et des calculateurs de bord. Montant estimé de l’opération : plus d’un milliard d’euros.

Seulement voilà, ce juteux contrat n’a finalement pas été signé en faveur des industriels français car, en avril dernier, l’Elysée y a mis son veto, estimant que le dossier n’était pas au point du côté pakistanais. Enfin, officiellement car, officieusement, il se serait plutôt agi de ménager l’Inde, où d’autres commandes d’équipements militaires étaient – et sont encore – en jeu.

Et finalement, selon les dires de la presse officielle à Pékin, la semaine passée, c’est la Chine qui a fini par remporter la mise. En effet, les JF-17 disposeront de radars et de missiles autoguidés SD-10 de conception chinoise. Et comme un contrat peut toujours en cacher un autre, Islamabad envisage également d’acquérir des missiles sol-air.

Cela étant, l’attribution de ce contrat n’a rien de surprenant. En effet, la Chine et le Pakistan entretiennent des liens très étroits. La conception du JF-17 en est déjà un exemple. Mais cette collaboration s’étend également dans le domaine naval, avec par exempla la commande faite par Islamabad de 4 frégates de type F-22 auprès de Pékin, la première ayant été livrée en 2008 (PNS Zulfiqar).

Et au niveau diplomatique, il va sans dire que les deux pays sont alliés. Pour la Chine, le Pakistan est un contre-poids à l’Inde. Et New Delhi ne s’y trompe pas car l’état-major de l’armée indienne a élaboré, en décembre 2009, la stratégie dite du « double front », laquelle fait référence à la fois à Pékin et à Islamabad.

Enfin, cette alliance sino-pakistanaise se retrouve aussi en Afghanistan, dont les ressources géologiques intéressent la Chine. D’ailleurs, cette dernière entend exploiter déjà, via la China Metallurgical Group Corporation (MCC), un gisement d’un potentiel de 11 millions de tonnes de cuivre, situé à une vingtaine de kilomètres de Kaboul.

Par ailleurs, les services secrets chinois entretiennent depuis longtemps des relations avec le Hezb-e-Islami du seigneur de guerre afghan Gubbuldin Hekmatyar et Pékin, associé à Islamabad, auraient poussé, au printemps de cette année, ce dernier à négocier avec le président Karzaï. Enfin, l’ISI, les services de renseignement pakistanais, auraient quant à eux oeuvré pour faire cesser le soutien des taliban aux séparatistes musulmans ouïghours dans la province chinoise du Xinjiang.

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