Le président Sarkozy s’est dit « spécialement inquiet » pour les otages français détenus par AQMI

Au cours de son intervention télévisée du 16 novembre, le président Sarkozy a évoqué la menace terroriste qui pèse sur la France. « La situation est assez inquiétante » a-t-il dit, « mais nous ne changerons pas d’un iota notre politique sous prétexte que nous sommes menacés ».

Cela, al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) est passé à l’action contre la France en enlevant 7 employés du groupe Areva et d’une filiale de Vinci, dont 5 ressortissants français, dans la nuit du 15 au 16 septembre dernier, à Arlit, au Niger. Depuis, ces otages, détenus par Abou Zeïd, l’un des responsables de la franchise de l’organisation d’Oussama ben Laden en Afrique du Nord, seraient au Mali, plus précisément dans la région de Timérine, une zone étendue et difficile d’accès qui rend compliquée toute tentative d’opération militaire pour les libérer.

« Je dois le dire, je suis spécialement inquiet pour nos otages au Mali » a ainsi confié le chef de l’Etat. « Ma recommandation formelle est de dire à mes compatriotes : n’allez pas dans cette région » du Sahel, a-t-il ajouté.

Invité par la station de radio Europe1, le nouveau ministre de la Défense, Alain Juppé, a donné quelques informations mais sans toutefois entrer dans les détails. Ainsi, il a indiqué « qu’il y a toutes sortes de contacts » entre Paris et les ravisseurs. « Toutes les autorités – ministère de la Défense, ministère des Affaires étrangères -, tout le monde est en vigilance extrême pour prendre tous les contacts nécessaires » a-t-il affirmé. Et à la question posée par Jean-Pierre Elkabbach pour savoir si les otages sont encore vivants et en bonne santé, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac a répondu qu' »aujourd’hui, nous avons toutes les raisons de penser que oui ».

Par ailleurs, suite à cette affaire d’otages, Areva a remplacé l’amiral Thierry d’Arbonneau, à la fois ancien commandant de la Force océanique stratégique et conseiller de Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2007, qui était alors le responsable de la sécurité interne du groupe, par le général Jean-Michel Chéreau, qui a notamment commandé le 1er RPIMa et exercé les fonctions de directeur des opérations puis celles de directeur adjoint de la Direction du renseignement militaire (DRM).

« L’amiral d’Arbonneau n’a pas été remercié. Il fait l’objet d’une mobilité interne » a expliqué une porte-parole d’Areva à l’AFP, confirmant ainsi une information donnée par Défense Ouverte, qui a en outre précisé que cette décision a été prise suite aux recommandations formulées par le général Quesnot, sollicité par le groupe nucléaire pour faire un audit de sa sécurité.

Enfin, il est à noter qu’Alain Juppé a rappelé que 10 ressortissants français sont actuellement retenus en otage dans le monde : aux 5 prisonniers d’AQMI au Mali, il faut ajouter les deux journalistes de France 3 retenus en Afghanistan, deux employés d’une plate-forme pétrolière aux mains du MEND au Nigéria et un officier de la DGSE, « Denis Allex », dont on ne parle que trop rarement, détenu par la milice Shebab en Somalie depuis le 14 juillet 2009.

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