Le président Karzaï critique la stratégie du général Petraeus

Depuis qu’il a pris ses fonctions à la tête de la Force internationale d’assistance à la sécurité, placée sous le commandement de l’Otan, le général américain David Petraeus a mis l’accent sur des opérations menées par des forces spéciales afin de capturer ou de neutraliser des commandants insurgés en Afghanistan.

Au cours des trois derniers mois, 368 responsables rebelles ont ainsi été faits prisonniers ou mis hors d’état de nuire. « Lorsque le chef d’un groupe d’insurgés est tué et que, trois jours plus plus tard, nous parvenons à éliminer celui qui l’a remplacé (…), cela fait réfléchir les candidats potentiels à l’insurrection. Après un tel raid de commando, il nous faut intervenir immédiatement pour assurer que le territoire que contrôlait le groupe ennemi ne redevienne pas un sanctuaire pour l’insurrection. Nous y envoyons alors nos forces conventionnelles avec autant de partenaires afghans que possible. Le but est de réintégrer dans la société afghane les insurgés découragés » expliquait le général Petraeus dans les colonnes du Figaro, en septembre dernier.

Seulement, pour le président afghan Hamid Karzaï, « le temps est venu de réduire les opérations militaires ». Et, selon le Washington Post, le quotidien auquel il a accordé un entretien, il a même demandé l’arrêt des opérations menées par les forces spéciales car, estime-t-il, elles ne feraient que renforcer l’insurrection et exaspérer la population.

Plus généralement, Hamaid Karzaï veut une réduction des effectifs des troupes étrangères déployées dans son pays. « Le temps est venu de réduire la présence, vous savez, des ‘godillots’ en Afghanistan… pour réduire l’intrusion dans la vie quotidienne des Afghans » a-t-il déclaré (on appreciera le terme ‘godillots’ au passage).

Le général Petraeus a répondu, ce 15 novembre, aux propos tenus par Hamid Karzaï. Toujours selon le Washington Post, le commandant de l’ISAF a fait par de « stupéfaction et de sa déception » et a averti les responsables afghans que les critiques formulées par le président afghan « sapent l’effort de guerre ».

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