Décès du général Jean Compagnon, figure de la 2e DB

Ancien de la 2e Division Blindée de Leclerc, le général Jean Compagnon s’est éteint dans la nuit 4 au 5 novembre à l’âge de 94 ans.

Né précisément le 26 octobre 1916 à Saint-Germain-en-Laye, fils d’un colonel, Jean Compagnon intégre l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr en 1934 (promotion du roi Alexandre Ier) et obtient ses galons de sous-lieutenant deux ans plus tard. Il est ensuite affecté au 4e Régiment de Hussards, unité avec laquelle il fera la campagne de France de mai-juin 1940. Blessé au cours de cette dernière, le 5 juin, alors qu’il était à la tête de son peloton, il est évacué à Paris.

Muté en Afrique du nord, le jeune officier est affecté au 2e Régiment de Dragons, après la dissolution du 4e RH, effective le 1er septembre 1940. Quelques mois plus tard, il rejoint le 1er Regiment Etranger de Cavalerie (REC), avec lequel il prend part à la campagne de Tunisie de novembre 1942 à mars 1943. Il est promu capitaine trois mois plus tard.

En 1944, il est affecté à la 2e Division Blindée du général Leclerc. Et c’est ainsi qu’il participera à la bataille de Normandie et à la libération de Paris. En novembre 1944, il est le chef de l’escadron du 12e Régiment de Cuirassiers qui entrera en premier à Strasbourg et qui engagera les forces allemandes sur le pont de Kehl.

En avril 1945, Jean Compagnon prend le commandement du 3e escadron de chars du 501e RCC, après avoir été blessé en Alsace quelques semaines plus tôt. Il livre avec cette unité l’un des derniers combats de la Seconde Guerre Mondiale en Europe, à Inzell, dans les environs de Berchtesgaden, le 4 mai 1945. Toutefois, ce sera la compagnie commandée par le capitaine de Boissieu qui obtiendra la reddition de la caserne SS de la ville.

Après la guerre, Jean Compagnon est volontaire pour partir en Extrême-Orient. Il arrive à Saïgon le 19 octobre 1945 et prend le commandement d’un sous-groupement tactique autonome. Avec ses blindés, il atteint la frontière chinoise et Langson en juillet 1946.

Revenu en France en octobre de la même année, il part en stage à Fort Benning, aux Etats-Unis et il est ensuite affecté au comité permanent du pacte atlantique à Londres, jusqu’en 1953. Ensuite, il est admis à l’Ecole supérieure de guerre et suit en parallèle un cours sur les pays en voie de développement à Sciences Po Paris.

En 1956, l’officier est promu lieutenant-colonel. Il est alors affecté au 1er Régiment de Hussards Parachutistes, unité avec laquelle il prend part aux opérations en Algérie, jusqu’en 1960, année où devient professeur à l’école de guerre, puis au Cours supérieur interarmées.

Par la suite, il est attaché militaire à l’ambassade de France aux Etats-Unis, avant d’être promu général en 1966. A partir de là, il va exercer plusieurs commandements, dont celui de la deuxième Brigade blindée, de la 11e Division Parachutiste et de la 3e Région militaire.

Le 27 octobre 1976, le général Compagnon est admis en 2e section et entame une seconde carrière. Auteur de plusieurs ouvrages, dont une biographie du général Leclerc, conseiller pour des documentaires historiques, correspondant « défense » au quotidien Ouest-France, chroniqueur pour plusieurs revues, conférencier, cet ancien de la 2e DB a également eu une vie association très riche puisqu’il a été à la tête de l’Union nationale de l’Arme Blindée Cavalerie – Chars ainsi que de la Fédération des sociétés d’anciens de la Légion étrangère (FSALE). Il a également été membre de l’Académie des sciences d’outre-mer.

Grand-croix de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du Mérite, le général Jean Compagnon était titulaire de nombreuses autres médailles et avait obtenu 11 citations pour sa conduite au combat, dont 6 à l’ordre de l’armée.

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