Vers une défense commune pour les pays nordiques?

Les ministres des Affaires étrangères des cinq pays scandinaves (pris au sens très large) se sont réunis à l’occasion d’un conseil nordique qui s’est tenu pendant ces deux derniers jours.

Et ce que l’on retiendra surtout pour ce qui concerne les affaires militaires, c’est la déclaration faite par Jonas Gahr Store, le chef de la diplomatie norvégienne. « Dans dix ou quinze ans, il est vraisemblable que nos pays n’auront plus de systèmes de défense distincts : c’est trop cher et ce n’est pas avisé » a-t-il ainsi affirmé au cours d’une conférence de presse, en compagnie de ses homologues suèdois, danois, finlandais et islandais.

Visiblement, les accords en matière de défense conclus entre la France et le Royaume-Uni le 2 novembre dernier ont donné des idées… D’ailleurs, c’est ce qu’a avoué le ministre finlandais des Affaires étrangères, Alexander Stubb, pour qui .la coopération franco-britannique est un « formidable exemple ».

Toutefois, la volonté de bâtir une défense commune aux cinq pays nordiques n’est pas nouvelle. En 2009, le rapport Stoltenberg avait déjà tracé la voie pour les 10-15 années suivantes.

Le document préconisait, entre autres choses, la mise sur pied d’une « force de stabilisation » capable d’intervenir sous mandat de l’ONU ainsi que des équipes communes de sécurité civile, une mutualisation des moyens satellitaires d’observation, une capacité commune de surveillance des espaces maritimes et aériens, une coopération renforcée dans le domaine militaire, notamment au niveau de la logistique, du soutien, des exercices et des achats de matériels et la mise en place d’ambassades uniques.

Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, la Suède, la Norvège et le Danemark avaient le projet de créer l’Union de défense scandinave. La Finlande en avait été exclue en raison de ses liens avec l’Union soviétique. Et à l’instar de la Communauté européenne de défense (CED), mais pas pour les mêmes raisons, le projet fut abandonné en cours de route et l’on ne parla plus de défense scandinave qu’uniquement au jeu d’échecs.

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