Les pirates somaliens sont plus « efficaces »

Un pétrolier de 72.825 tonnes battant pavillon panaméen, le MV Polar, a été détourné par des pirates somaliens le 30 octobre dernier. Cela montre que, malgré la présence des forces navales de l’Union européenne (Atalante), de l’Otan (Ocean Shield) et d’autres pays, la piraterie est toujours très active dans l’océan Indien et gagne même en efficacité.

En effet, selon les chiffres fournis par l’Organisation maritime internationale (OMI), au cours des neuf premiers mois de l’année, les pirates somaliens ont capturé 37 navires et mené 164 attaques, ce qui fait un taux de réussite plus important que l’an dernier à pareille époque où 193 assauts avaient été comptés pour 33 bateaux pris. « Le niveau de la violence employée par les pirates s’est accru » a par ailleurs noté Ban Ki-Moon, le secrétaire général des Nations unies.

Si les pirates sont plus efficaces, les mesures prises par les bateaux de commerce pour les éviter et la présence des forces navales militaires dans la région l’ont été tout autant. « Les navires qui se conforment pleinement aux indications de l’OMI et aux meilleures pratiques de gestion élaborées dans le secteur des transports maritimes sont beaucoup moins exposés aux attaques (…) que les autres » a ainsi déclaré Ban Ki-Moon.

En fait, la piraterie somalienne s’est adaptée à la situation. La présence de navires militaires, notamment dans le golfe d’Aden, a permis de réduire le nombre des attaques. Mais les pirates ont « renforcé leurs capacités » et étendu leur zone d’action, laquelle peut s’étendre jusqu’à 1.300 milles de leurs côtes.

Pour tenter de régler ce problème, le secrétaire général de l’ONU souhaite que la communauté internationale aide davantage les autorités somaliennes, qui sont par ailleurs aux prises avec une guérilla islamiste qui étend son emprise sur le pays.

« Il est urgent d’associer aux importants initiatives maritimes et judiciaires de lutte contre la piraterie des mesures visant à trouver une solution pour la Somalie dans son ensemble, dans le prolongement de l’accord de paix de Djibouti » a ainsi déclaré Ban Ki-Moon.

« Pour une mettre un terme à la piraterie, il est essentiel de faire respecter les lois. Il importe également que les Etats membres fournissent des fonds et des moyens directement au Gouvernement fédéral de transition, puisque ces fonds et moyens contribueront à soutenir les efforts de lutte contre la piraterie menés par le gouvernement » a-t-il encore plaidé.

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