DCNS planche toujours sur le projet du second porte-avions

Déjà plusieurs fois reportée, la décision de doter la Marine nationale d’un second porte-avions devrait être prise en 2012. Pourquoi pas avant? Selon le ministre de la Défense, Hervé Morin, qui s’est exprimé sur ce sujet le 3 août dernier, ce serait « risquer de mettre à mal la cohérence globale d’une capacité militaire ».

Et puis c’est surtout une question budgétaire, le prix d’un tel bâtiment étant évalué à 3 milliards d’euros. L’argent dépensé pour ce projet, aussi cohérent soit-il à partir du moment où la France dispose déjà du « Charles de Gaulle », n’aurait pas pu l’être pour l’acquisition de matériels tout aussi importants non seulement pour la Marine nationale, qui attend ses FREMM, ses SNA Barracuda et un successeur à ses patrouilleurs P400, que pour les autres forces.

Quoi qu’il en soit, et dans l’attente de cette décision qui tarde à venir, DCNS continue de travailler sur le projet du second porte-avions (PA2), à l’heure où une coopération avec les Britanniques dans le domaine aéronaval est évoquée.

Cela étant, cette collaboration avec la Royal Navy ne saurait remettre en cause l’intérêt pour la France de se doter s’un second porte-avions. C’est en tout cas ce qu’a estimé l’amiral Forissier, le chef d’état-major de la Marine (CEMM). « Si on veut que l’Europe existe, il fait avoir autant de porte-avions que les Américains » a-t-il déclaré. Ce qui est loin d’être le cas et qui le sera sans doute jamais, à moins que l’US Navy décide de réduire significativement le nombre des bâtiments de ce type qu’elle met en oeuvre.

En attendant la décision de construire le PA2, DCNS continue de travailler sur ce projet. Comme l’a expliqué le chef du programme, Thierry Lagauche, il s’agit avant tout de maintenr l’équipe afin de préserver cette capacité industrielle.

Du coup, les ingénieurs du constructeur naval ont apporté quelques modifications par rapport aux projets précédents, lesquels étaient inspirés des travaux concernant les deux CVF britanniques (Carrier Vessel Future).

Ainsi, la dernière mouture du PA2 ne compte plus qu’un seul îlot sur le pont d’envol, au lieu de deux, comme c’est le cas pour le Queen Elizabeth de la Royal Navy. D’une longueur de 285 mètres, le bâtiment pourra naviguer à 26 noeuds, pour une autonomie de 8.000 nautiques. Le nombre de moteurs diesels a été réduit, de même que celui des turbine à gaz qui assurent la propulsion électrique.

A noter que le PA2 sera plus imposant que le Charles de Gaulle. Déjà, il sera plus long d’une vingtaine de mètres et il déplacera 62.000 tonnes environ, contre 40.000 tonnes pour le porte-avions nucléaire à pleine charge.

Quant au nombres d’aéronefs embarqués, le PA2 pourra mettre en oeuvre 28 avions de combat et 5 hélicoptères NH90, sans oublier les deux avions de guêt aérien Hawkeye. Cette capacité est légèrement supérieure à celle du Charles de Gaulle, qui devait initialement porter 40 appareils. Mais étant donné que sa conception remonte au temps où le Rafale commençait à sortir des bureaux d’étude, la place occupée par ce dernier a été sous-évaluée, d’où une capacité d’emport de 24 avions.

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