Un capitaine mis en examen pour la fusillade de Carcassonne

Le 29 juin 2008, une démonstration du Groupe commando parachutiste (GCP) du 3e RPIMa tourne mal à Caracassonne, au cours d’une journée portes ouvertes de cette unité. Un sous-officier, s’étant trompé de chargeur, a tiré sur le public avec des balles réelles alors que son arme, munie d’un BTB (bouchon de tir à blanc) aurait dû être chargée uniquement avec des cartouches à blanc. Bilan : une dizaine de personnes blessées, dont certaines gravement, une colère noire du président Sarkozy, qui lâchera le mot « d’amateurs » et la démission du chef d’état-major de l’armée de Terre à l’époque des faits, le général Bruno Cuche.

Plus de deux ans après, seul le sergent Nicolas Vizioz, l’auteur du tir, a été mis en examen par la justice. Sur le plan militaire, il a été radié de l’armée. Quant à ses supérieurs au sein du 3e RPIMa, dont le chef de corps et son adjoint à l’époque, ils ont été sanctionnés de 10 à 30 jours d’arrêt par leur hiérarchie. L’enquête de commandement ouverte après le drame avait par ailleurs mis en évidence des dysfontionnements dans la gestion des munitions au sein du régiment, dont la non-réintégration de cartouches réelles non utilisés après les exercices.

Depuis, cette affaire est restée pratiquement au point mort après avoir été confiée à un nouveau juge d’instruction, en l’occurrence Marie-Christine Desplat-Didier. Alors que le procureur de la République de Montpellier avait assuré que la procédure allait « passer au stade supérieur après la fin du mois de mai (ndlr, 2009) », les choses ont fini par s’accélérer le 18 octobre dernier.

En effet, la magistrate a décidé de mettre en examen le capitaine commandant le GCP auquel appartenait le sergent Vizioz pour « blessures involontaires par violation manifestement délibérée d’obligation de sécurité ou de prudence ».

Selon toute vraisemblance, trois autres officiers, dont l’ancien chef du corps du 3e RPIMa, devraient être également mis en examen. Si cela n’a pas pu se faire en même temps que le capitaine, c’est qu’ils n’ont pas pu se rendre à la convocation du juge. C’est du mois ce qu’a expliqué l’avocat des parties civiles, Me Etienne Nicolau.

« Mon client (ndlr, Nicolas Vizioz) a toujours reconnu sa responsabilité, sans accuser personne d’autre. Il a reconnu dès son premier interrogatoire par les gendarmes enquêteurs être celui qui a appuyé sur la gâchette. Cependant, il est normal que les cadres du régiment qui ont assumé les responsabilités structurelles dans cet accident soient à leur tour traduits devant la justice » a commenté Me Jean-Robert Phung, l’avocat du sous-officier à l’origine du tir.

Sauf rebondissement, l’instruction de ce dossier sera bouclée d’ici à la fin de l’année et le procès qui en découlera pourrait être organisé au printemps prochain.

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