Antimissile : Sarkozy ne tient pas compte des réserves de son ministre de la Défense

Une réunion des ministres de la Défense et de leurs collègues des Affaires étrangères des Etats membres de l’Otan a été organisée à Bruxelles, le 14 octobre; afin de préparer le prochain sommet de l’Alliance atlantique qui se tiendra à Lisbonne en novembre.

La question de doter l’Otan de défense antimissile y a été abordée. A cette occasion, le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a rappelé ses réserves à l’égard de ce programme, qu’il a qualifié de « ligne Maginot », jugeant une force dissuasion « crédible » mieux à même d’empêcher une éventuelle attaque de missiles balistiques contre le Vieux Continent.

Le président Sarkozy, qui doit recevoir, ce 15 octobre, le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a précisé la position de la France sur ce sujet. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il se montre nettement moins réservé que son ministe.

« S’agissant du bouclier antimissile, non seulement la France n’est pas contre, mais elle est franchement pour » a ainsi fait valoir l’Elysée, qui précise, toute de même, que Paris conçoit ce système « comme un complément utile à la force de dissuasion, qui demeure, elle, irremplaçable » et « incontournable (…) tant que certains pays continueront à développer leur arsenal nucléaire ou à voulour à accéder à l’arme nucléaire ».

« Non seulement nous ne sommes pas contre, mais nous sommes prêts à y apporter notre contribution, qu’il s’agisse d’une contribution financière ou en nature » a encore ajouté la présidence, qui estime que « la France a des capacités technologiques non négligeables dans ce domaine », notamment en matière de défense antimissile de théâtre.

A quelques jours d’un sommet tripartite réunissant la France, la Russie et l’Allemagne à Deauville, la présidence française a également abordé la position hostile de Berlin à l’égard de la dissuasion nucléaire.

« Certains en Allemagne, pas tous, considèrent qu’un bouclier antimissile efficace pourrait peut-être remplacer progressivement la dissuasion » constate l’Elysée. « Dans ce débat, la position de la France est très claire : la dissuasion nucléaire fait partie des paramètres fondamentaux de l’Alliance atlantique, il n’est pas questionde revenir sur ce point » a avancé la présidence, tout en rappelant que cette position est partagée avec les Etats-Unis.

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