Les avionneurs russes se taillent la part du lion en Inde

Après une coopération dans le domaine des missiles de croisière BrahMos (du nom du Brahmapoutre en Inde et de la Moskova en Russie), New Delhi et Moscou vont approfondir leur collaboration dans le secteur de l’aéronautique.

En effet, le ministre indien de la Défense, A.K. Antony, a annoncé, le 7 octobre, l’achat par son pays de 250 à 300 exemplaires de l’avion de 5e génération (FGFA, Fifth Generation Fighter Aircraft), lequel sera développé conjointement par le groupe russe Sukhoï et Hindustan Aeronautics Ltd (HAL).

Selon une source haut placée proche du ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov, cet avion de 5e génération « ne copiera pas le chasseur T-50 », qui a effectué ses premiers essais en vol au début de cette année, mais qu’il en reprendra « les idées conçues » lors de la mise au point de ce dernier. Le montant de ce contrat devrait avoisiner les 30 milliards de dollars et les premiers exemplaires sont attendus en 2015, voire en 2016.

« Nous avons conçu le FGFA, le prix a été fixé et l’accord préliminaire a été donné à l’Inde. Une fois qu’il sera signé, HAL et Sukhoï prendront part » au projet, a indiqué, de son côté, le ministre russe de la Défense.

Par ailleurs, HAL et les sociétés russes United Aircraft Corp (UAC) ainsi que Rosoboronexport ont signé, le mois dernier, un accord prévoyant la création d’une entreprise commune dont le capital sera détenu en parts égales afin de développer un avion de transport multi-fonctions. Le coût de ce projet a été évalué à 645 millions de dollars pour 45 appareils.

La Russie accentue ainsi sa présence sur le marché militaire de l’Inde, d’autant plus que Moscou attend le feu vert de New Delhi pour livrer 37 hélicoptères (22 d’attaque et 15 de transport lourd) et que l’armée indienne a commandé 272 avions de combat Sukhoï Su-30 MKI pour 13,6 milliards de dollars. A cela s’ajoute la modernisation des MiG-29, des avions de transport militaire Il-72 et des tankers Il-78.

L’armée indienne a traditionnellement toujours été une très bonne cliente des industriels soviétiques, aujourd’hui russes, de l’armement. Cela étant, la France a, jusqu’à présent, toujours su tirer son épingle du jeu sur ce marché, notamment en vendant à New Delhi des Mirage 2000. En sera-t-il de même pour l’attribution du marché de 12 milliards de dollars, portant sur 126 avions de combat destinés à remplacer les MiG-21 indiens?

Pour cet appel d’offres, 6 concurrents sont en lice, dont le F16 (Lockheed-Martin), le F18 (Boeing), le Gripen NG (Saab), l’Eurofighter, le MiG-35 et le Rafale de Dassault Aviation. Si les responsables indiens considèrent qu’il n’est pas forcément pertinent d’avoir tous ses oeufs dans le même panier, l’on pourrait espérer une issue favorable pour l’avion français. Seulement, ce dernier fait figure d’outsider et, ces derniers temps, l’Inde s’est surtout tournée vers les Etats-Unis… Selon le chef d’état-major des forces aériennes indiennes, le vainqueur de cet appel d’offres sera connu en juillet 2011.

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