La France reste au 4e rang mondial des exportateurs d’armes

En septembre 2007, le gouvernement français avait lancé la « Stratégie de relance des exportations » d’équipements militaires afin de permettre à la France de maintenir, voire d’améliorer, son rang sur un marché fortement concurrentiel.

Et cette politique donne des résultats. En effet, en 2009, les industriels français de la défense ont enregistré 8,16 milliards de prise de commandes, ce qui représente une hausse de plus de 22% par rapport à l’année précédente (6,5 milliards) et de 40% si l’on prend les chiffres de 2007. C’est, en tout cas, ce qu’il ressort du 11e rapport au Parlement concernant les exportations d’armements de la France.

Au classement des exportateurs de matériels militaires, l’Hexagone garde sa quatrième place, derrière les Etats-Unis (52% du marché), la Grande-Bretagne (13,4%) et la Russie (8,4%) et devance Israël (5,3%).

Ce résultat est notamment dû aux commandes du Brésil. Au cours de la période 2000-2009, ce pays est devenu le premier client de la France en matière d’armement, avec 6 milliards d’euros de contrats. Le Moyen Orient est aussi une région clé pour les exportations françaises de matériels militaires, avec 7,786 milliards d’euros de commandes entre 2005 et 2009.

Cela étant, la crise économique et les reports d’appel d’offres font qu’il sera compliqué d’améliorer la performance française, voire de la maintenir au même niveau.

Pour mémoire, Laurent Collet-Billon, le délégué général pour l’armement, avait fixé, au début de l’année, un objectif de 10 à 12 milliards d’euros de commandes en 2010 afin que la France devienne le 3e exportateur mondial. Désormais, il est question d’atteindre, voire de dépasser, les 9 milliards de contrats.

Cela est encore possible, si des situations finissent par se débloquer, comme c’est le cas au Brésil où l’on attend la fin des élections présidentielles à l’issue desquelles Lula, l’actuel chef de l’Etat brésilien, doit confirmer ou non sa préférence pour le Rafale, en compétition avec le Gripen NG de Saab et le F18 de Boeing pour équiper les forces aériennes du pays.

Et puis il y a également la perspective de placer 60 Rafale aux Emirats arabes unis, malgré le fait que ces derniers semblent s’intéresser de près au F18 américain et que les discussions avec Paris ont connu des tensions, au point qu’elles ont été annoncées rompues, ou du moins suspendues. Toutefois, le porte-parole du ministère français de la Défense, Laurent Teisseire, a affirmé, le 6 octobre, que « les négociations (ndlr: avec les Emirats) existent avec richesse et intensité et avec des intervenants qui savent ce qu’ils veulent ».

Parmi les autres contrats en attente, il y a celui concernant la rénovation des Mirage 2000 indiens (1,5 milliards d’euros) et, bien évidemment, la vente de deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) à la Russie, sur les quatre navires que Moscou compte acquérir.

Ce que souhaite les responsables français serait de maintenir le montant des exportations d’armement à un niveau relativement élevé pour les années suivantes. « Nous espérons nous caler sur ce chiffre récurrent de 9 milliards d’euros hors pic exceptionnel. Nous avons encore du chemin à faire pour équilibrer la commande nationale et celle de l’export » a expliqué Laurent Teisseire.

Au-delà des commandes nationales – la DGA a passé pour 20,9 milliards de commandes en 2009 – les exportations d’équipements militaires contribuent à financer la recherche et le développement de l’industrie française.

« Le secteur de l’armement, ainsi que le bon équilibre entre nos commandes nationales et nos exportations internationales (sic), est crucial pour notre pays. Avec de tels résultats, la France préserve sa base industrielle et technologique (BITD), ainsi que les 165.000 emplois spécialisés qui en découlent » a encore rappelé Laurent Teisseire. Et pour son homologue du Quai d’Orsay, Bernard Valero, « la position de la France dans le domaine des exportations d’armement contribue aussi au rayonnement de notre pays sur la scène internationale ».

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