Le coup de pompe du F35

Le développement du F35 Lightning II, destiné à devenir le pilier des forces aériennes américaines, n’est décidemment pas un long fleuve tranquille. Cet avion, qui se décline en trois versions (F35A pour l’US Air Force, F35 B VSTOL pour le corps des Marines et F35C pour l’US Navy) est conçu par Lockheed-Martin, avec la participation des pays qui ont l’intention de l’acquérir.

Pour commencer, le coût de ce programme, aussi appelé Joint Strike Fighter (JSF), ne cesse d’augmenter au fil des années. Une évaluation faite en 2007 estimait que le développement, l’achat, l’utilisation et la maintenance du F35 allait augmenter de 29% par rappart à ce qui avait été initialement prévu.

Un autre rapport, établi par le Government Accountability Office (GAO, la cour des comptes américaine), avait avancé une facture globale de 950 milliards de dollars, soit encore 38 milliards de plus par rapport à l’estimation faite quelques mois plus tôt. Finalement, le programme JSF, qui devait, au départ, être économique, se révèle l’un des plus onéreux de l’histoire de l’aviation militaire.

Ces dépassements de coûts trouvent notamment leur origine dans les difficultés techniques rencontrées lors de la mise au point du F35. En 2009, seulement 16 vols d’essai avaient pu être effectués sur les 168 planifiés.

Et les choses ne vont pas s’améliorer avec l’annonce faite par Lockheed-Martin le 1er octobre. En effet, il a été décidé de suspendre tous les vols d’essai des trois versions de l’appareil, tant qu’un problème ne sera pas réglé.

Le réacteur du F35 est alimenté via trois pompes de carburant, lesquelles fonctionnent grâce à un logiciel conçu par BAE Systems. Et au cours d’un essai au sol, il a été constaté que ce dernier ne fonctionne pas toujours correctement et qu’il pourrait fermer une des trois pompes en cours de vol.

« Même si cette anomalie ne s’est jamais produite en vol, nous avons suspendu l’ensemble des vols par précaution » a expliqué un responsable de Lockheed-Martin. L’on ignore encore combien de temps les essais en vol seront suspendus. Toutefois, BAE Systems et le constructeur américain ont également indiqué avoir « identifié une solution » et « commencé les tests du nouveau logiciel » en laboratoire.

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