La marine irakienne monte en gamme

Le littoral irakien est étroit. A peine 80 kilomètres, coincés entre le Koweit et l’Iran. Est-ce que cela justifie pour autant la mise sur pied d’une marine de guerre?

L’on pourrait en douter s’il n’y avait pas à protéger les terminaux pétroliers offshore d’al-Basra et de Khor al-Amiya, par lesquels 1,7 million de barils d’or noir par jour (80% des exportations irakiennes) sont embarqués à bord des superpétroliers. Et cette zone est d’autant plus stratégique que 95% des revenus de Bagdad dépendent du pétrole.

De plus, trois autres terminaux offshore devraient être construits d’ici 2011 et l’Irak compte décupler sa production pétrolière au cours des prochaines années.

En 2004, les deux plateformes avaient fait l’objet d’un attentat suicide, dans lequel trois militaires venus intercepter les terroristes avaient été tués. Le chargement du pétrole avait été alors momentanément suspendu. Et rien ne dit, qu’à l’avenir, une attaque de ce genre ne sera pas tentée à nouveau.

Actuellement, la marine irakienne ne peut assumer seule la sécurité de cette zone. Si elle protège l’une des deux plateformes (celle de Khor al-Amiya), la seconde, ainsi que l’ensemble du dispositif est resté sous la responsabilité des Américains et des Britanniques. Mais, à partir de 2011, elle se retrouvera seule en mer puisque les forces de l’ancienne coalition auront quitté le pays.

Ce qui manque à la marine irakienne, ce sont des navires. Et les choses évoluent progressivement. En effet, le 26 septembre, à Oum Qasr, elle a reçu son premier patrouilleur P-301, conçu par un chantier naval de Louisiane pour 20 millions de dollars.

Ce bateau, très léger, et pouvant atteinre les 30 noeuds, sera suivi par deux autres du même type avant la fin de l’année. Au total, Bagdad en a commandés 15 exemplaires, qui viendront s’ajouter aux 47 bateaux actuellement en service dans la marine irakienne. Deux navires de soutien de 60 mètres (et d’un coût de 70 millions de dollars) devraient compléter la flotte.

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