BPC Mistral : Un appel d’offres pour la forme

En juillet dernier, le président Sarkozy avait assuré, lors d’un déplacement aux chantier naval STX, que la France allait bien vendre quatre bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral à la Russie, avec à la clef deux exemplaires à construire à Saint-Nazaire, les deux pays ayant entamé des négociations exclusives au sujet de ce contrat depuis mars 2010.

Seulement voilà, l’annonce par Moscou de l’ouverture d’un appel d’offres concernant l’achat de quatre porte-hélicoptères a laissé entendre que le président français avait été un peu vite en besogne. Etant donné que le dossier avait été confié au vice-Premier ministre russe, Igor Setchine, par ailleurs dirigeant des chantiers navals OSK, la crainte était de voir le marché échapper à la France au profit d’une solution nationale, avec un apport coréen, en l’occurrence celui de Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (DSME), qui commercialise le Dokdo.

Pour autant, selon un « observateur » militaire russe cité par le quotidien Les Echos, Paris n’avait pas à s’inquièter de l’ouverture d’un appel d’offres, lequel est, pour la Russie, une façon de « confirmer simplement un accord déjà atteint en coulisse ».

Le fait est, si l’on croit les propos tenue par un responsable de l’état-major de la marine russe à l’agence Interfax. « L’appel d’offres qui va être lancé en septembre pour des porte-hélicoptères va être en principe une formalité » a déclaré cette source.

Et comme le BPC Mistral correspond exactement aux besoins de la Russie, il « va, pour cette raison, être formulé de telle manière que la victoire du navire français soit pratiquement acquise » a ajouté l’officier. « L’ojectif principal ne sera pas de déterminer le constructeur, mais d’obtenir une réduction maximale du montant du contrat » a-t-il encore expliqué. Etant donné qu’un bâtiment de ce type coûte 500 millions d’euros, il est de bonne guerre de chercher à faire baisser les prix.

Cependant, il reste encore des détails à régler, notamment au niveau des transferts de technologie qui seront consentis par Paris. Et il faudra par ailleurs sélectionner les sous-traitants russes qui construiront les deux autres BPC qui ne sortiront pas de Saint-Nazaire. Et là, étant donné la vétusté des chantiers navals en Russie, la partie n’est pas encore gagnée.

Enfin, la perspective de cette vente d’équipement militaire, qui serait la première d’un pays de l’Otan à la Russie, continue de susciter des inquiètudes, notamment en Géorgie. Le 20 septembre encore, Nino Kalandadze, le ministre géorgien des Affaires étrangères, a fait valoir que cette transaction menaçait non seulement la sécurité de son pays mais aussi celle de la région tout entière.

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