L’Otan refuse l’idée d’une partition de l’Afghanistan

Membre du Belfer Center for Science and International Affairs et de la RAND Corporation, ancien président du cabinet de lobbying BGR Group, Robert D. Blackwill connaît bien la région Af/Pak pour avoir été ambassadeur des Etats-Unis en Inde de 2001 à 2003.

Cet ancien diplomate, proche de George W Bush, a une solution pour régler une partie du problème afghan. Proposée il y a un an, Robert Blackwill l’a de nouveau mise en avant devant une quarantaine d’experts Groupe d’Etude sur l’Afghanistan cette semaine. Et alors qu’elle n’avait pas rencontré d’écho l’année dernière, il semblerait qu’elle ait rencontré un certain succès.

De quoi s’agit? Eh bien pour Robert Blackwill, chercher à affaiblir les taliban pour les amener à négocier est un objectif trop ambitieux pour les forces de l’Otan. Aussi, considérant que l’activité des rebelles est plus importante dans le sud du pays, il vaudrait donc mieux consacrer davantage de ressources au nord et à l’ouest, deux zones relativement épargnées par l’insurrection.

En clair, il s’agit de redessiner les frontières afghanes en tenant compte de la situation géographique des éthnies qui composent la mosaïque du peuple afghan. En effet, le sud du pays est dominé par les pachtounes, qui constituent aussi les principaux bataillons du mouvement taleb. Ainsi, Robert Blackwill propose purement et simplement une partition de l’Afghanistan.

Seulement, pour le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, il n’en est pas question. « Je pense qu’il est important de répondre vite et clairement à ces propositions. Elles sont fondées sur des schémas de pensée erronés » a-t-il fait valoir, le 15 septembre, au cours d’une conférence de presse.

« Les taliban ont des ambitions nationales, ils l’ont fait savoir clairement à de nombreuses reprises. Si l’on veut à nouveau la guerre civile en Afghanistan, c’est un bon moyen de l’obtenir » a-t-il expliqué.

Cela étant, cela va faire plus de 20 ans que l’Afghanistan connaît une guerre civile… Et rien ne garantit qu’elle ne se rallumera pas après le départ des troupes de l’Otan, si toutefois ces dernières arrivent à mettre un terme à l’insurrection des taliban.

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