Le Mémorial Normandie-Niémen va rejoindre le Musée de l’Air et de l’Espace

En Russie, le Régiment de chasse Normandie-Niémen reste encore ancré dans les mémoires, plus de 65 ans après s’être illustré sur le front de l’est contre la Luftwaffe. Un musée en son honneur sera ouvert dans le village de Polotniany Zavod, au sud-ouest de Moscou, là où cette unité des Forces aériennes françaises libres s’était installée en 1943.

En mai dernier, pour le 65e anniversaire de la capitulation de l’Allemagne nazie, les autorités russes avaient souhaité la participation du « Neu-Neu » à la parade de la Victoire qui rassembla, en mai dernier à Moscou, plus de 10.000 militaires, ainsi q’un millier venus de l’étranger. Mais comme cette unité fut mise en sommeil en 2009, c’est donc son drapeau et un détachement de 70 aviateurs qui avaient été envoyés.

En France, le Normandie-Niémen ne suscite pas la même ferveur. Certes, comme en Russie, quoique dans des proportions différentes, des écoles portent le nom de ce régiment de chasse, comme par exemple à Villeparisis (77). Seulement voilà, le Mémorial qui lui est consacré en Normandie va devoir fermer ses portes.

Inauguré en 1992 dans le village des Andelys, le Mémorial a rencontré des difficultés financières. Lesquelles ont été causées par la crise économique, mais aussi et surtout par la suppression de subventions qui lui étaient jusque-là accordées par le ministère de la Défense et la municipalité, au motif que les collectivités publiques n’avaient pas à financer un musée privé.

Annuellement, le Mémorial du Normandie-Niémen recevait 2.000 visiteurs par an. D’où le nécessaire recours au financement public pour maintenir son activité. La question de savoir ce qu’allait devenir la collection s’est alors posée. Et finalement, ce sera le Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget qui va la reprendre.

« Nous sortons de cette crose par le haut car l’installation au Bourget permettra à beaucoup plus de gens de décrouvrir le Normandie-Niémen » a déclaré Claude Lemée, le président du Mémorial depuis 12 ans, et dont les propos ont été rapportés par l’AFP.

Et en effet, le Musée de l’Air reçoit 28.000 visiteurs par an, ce qui laisse augurer une meilleure exposition du passé du Normandie-Niémen. Les 350 pièces qui composent la collection du Mémorial des Andelys pourront être vues à partir de la fin 2011, dans un espace de 250 m2 spécialement aménagé.

Clin d’oeil de l’histoire : à son retour de Russie, en juin 1945, le Normandie-Niémen, équipé par les Yak-3 offerts par Staline, s’était posé au Bourget. Au cours de son engagement sur le front de l’Est, cette formation française avait reporté 273 victoires homologuées et perdu 42 pilotes sur 97.

Les survivants de cette aventure ne sont plus que six, dont Roland de la Poype, âgé aujourd’hui de 90 ans, qui est le dernier Compagon de la Libération et Héros de l’Union soviétique de cette unité, après la disparition du commandant Marcel Albert en août dernier.

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