Mistral : Appel d’offres ou pas, les négociations avec la Russie suivent leur cours

Ainsi, la Russie a lancé, en août, un appel d’offres pour doter sa marine d’un navire tel que le BPC (Bâtiment de projection et de commandement) Mistral. Pourtant, des négociations exclusives ont été engagées avec la France dès le mois de mars dernier pour acquérir quatre bateaux de ce type.

Un mois avant, lors en déplacement à Saint-Nazaire, le président Sarkozy avait pourtant affirmé qu’au moins deux des quatre navires voulus par Moscou seraient construits par les chantiers navals STX. Effet d’annonce ou pas?

Toujours est-il que le projet d’acquérir du matériel militaire à un pays membre de l’Otan suscite des réserves, voire des réticences, chez certains responsables russes. A commencer par celui qui a été chargé des négociations pour l’achat des BPC français, à savoir Igor Sechin, un proche de Vladimir Poutine. Ce dernier privilégierait plus volontiers une solution faisant appel à Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering, qui commercialise le porte-hélicoptères Dokdo.

Seulement, la Russie ne fonctionne pas comme la France, où il est par exemple impensable qu’un responsable politique encourage ses concitoyens à boire et à fumer pour remplir les caisses de l’Etat, comme l’a récemment fait Alexeï Koudrine, le ministre russe des Finances.

Le blog Ares a relevé les déclarations faites par un « observateur » militaire russe au quotidien Les Echos. « Les Français ne devraient pas s’inquiéter. Un appel d’offres n’a pas le même objectif en Europe et en Russie. Pour vous, il permet de défendre une offre afin de pouvoir choisir la meilleur. Pour nous, cela confirme simplement un accord déjà atteint en coulisse » a-t-il ainsi affirmé.

Ses propos ont été en quelque sorte confirmés par Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe. Selon ce dernier, en visite à Paris ce 7 septembre, cet appel d’offres n’est qu’une formalité juridique à laquelle le gouvernement russe est obligé de se soumettre. Aussi, la position de Moscou n’a pas varié depuis mars dernier, à savoir que les négociations exclusives se poursuivent avec Paris.

« Nous poursuivons nos discussions avec beaucoup de confiance. C’est le message qu’à la fois la partie russe et le président de la République ont exprimé » a fait savoir l’Elysée, à l’issue de la réunion du Conseil de coopération franco-russe sur les questions de sécurité (CCQS). « Les négociation sont en cours et concrètes » a confirmé Sergueï Lavrov, au cours d’une conférence de presse tenue avec son homologue, Bernard Kouchner, et le ministre de la Défense, Hervé Morin.

« Nous nous faisons confiance et les négociations se poursuivent. Les négociations sont techniques sur le transfert de technologie », a pour sa part renchérit le chef de la diplomatie française.

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