Medal of Honor, le jeu vidéo qui fait polémique

La prochaine édition du jeu vidéo « Medal of Honor » n’est pas encore sortie qu’elle crée déjà la polémique. La raison? Son scénario s’inspire du conflit en Afghanistan. Et comme dans chaque guerre, il y a au moins deux camps, le mode multijoueurs propose soit de se mettre dans la peau d’un soldat d’élite américain, soit dans celle d’un taleb. Et c’est justement ce dernier aspect qui suscite un malaise.

Pour le ministre de la Défense britannique, Liam Fox, qui s’est dit « dégoûté et en colère », ce n’est pas tolérable. « Il est choquant que quelqu’un trouve acceptable de reproduire les actes des taliban. Par la main des taliban, des enfants ont perdu leur père, et des femmes, leur mari » a-t-il déclaré, le 23 août. Et il compte d’ailleurs demander aux revendeurs de « soutenir les troupes » en « bannissant ce titre de mauvais goût de leurs magasins ».

Quant au ministre canadien de la Défense, Peter MacKay, il n’est pas assez aussi loin que son homologue britannique. Toutefois, il a estimé « incorrect » que Medal of Honor puisse proposer de jouer le rôle d’un taleb et que les combats en Afghanistan « n’avaient rien d’un jeu ».

Pour autant, les critiques ne perturbent pas pour autant Electronic Arts, l’éditeur californien, qui maintient la date de sortie de son jeu, prévue le 15 octobre prochain en Europe. « Dans un jeu, il faut toujours que quelqu’un incarne le méchant, que ce soit le bandit contre le policier ou le taleb contre les troupes alliées » a ainsi fait valoir Franck Gibeau, son président.

Et l’on pourrait même supposer que les joueurs sont en mesure de faire la part des choses et de prendre de la distance vis-à-vis d’un jeu sur écran. D’ailleurs, les autorités britanniques, ont rappelé que Medal of Honor n’est pas diponible à la vente pour les mineurs.

Mais ce qu’oublie de dire le patron d’Electronic Arts, c’est que l’on joue pour gagner. Et c’est justement l’idée qu’un joueur puisse défendre les couleurs des taliban et prendre le dessus sur son adversaire qui est gênante, d’autant plus que le conflit afghan est encore d’une brûlante et dramatique actualité. Et l’on peut même trouver tout aussi malsain que d’autres jeux proposent de prendre l’identité d’un combattant nazi quand leur scénario s’inspirent de la Seconde Guerre Mondiale.

Plus :Pour approfondir le sujet, l’Alliance stratégique a planché cet été sur les jeux stratégiques.

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