L’affaire du lieutenant-colonel Letondot dénoncée… par le gouvernement togolais

Son altercation avec le journaliste togolais Didier Ledoux a fait le « buzz » comme on dit aujourd’hui. La vidéo de l’incident a été vue plus de 700.000 fois et les commentaires ont été nombreux. Pour quelqu’un qui ne voulait pas être pris en photo, le lieutenant-colonel Romuald Letondot, conseiller auprès du chef d’état-major de l’armée de Terre togolaise, n’est plus un officier anonyme.

Ce qui a été reproché à l’officier est la véhémence de ses propos à l’égard d’un reporter qui venait de le photographier et qui ne voulait pas effacer le cliché. La réaction du lieutenant-colonel s’explique : son véhicule ayant été la cible de jets de pierre aux abords d’un bâtiment où était organisé un congrès d’un parti de l’opposition togolaise plutôt hostile à la France, il ne voulait pas que des images de lui circulent alors qu’il était en discussion avec des gendarmes locaux, déployés à l’occasion de l’évènement politique. En clair, il s’agissait d’éviter toute exploitation possible de la photographie en question.

D’ailleurs, et sans porter de jugement de valeur, le journaliste pris à partie par l’officier français semble plutôt du côté de l’opposition togolaise. Du moins, c’est ce que suggère la lecture d’un de ses récents articles publié par le journal « Liberté » et intitulé « La gendarmerie pourchasse Jean-Pierre Fabre (ndlr, responsable Front Républicain pour l’Alternance et le Changement) et tire des gaz lacrymogènes sur sa voiture ». Aussi, la publication éventuelle de l’image d’un officier français semblant donner des instructions à des gendarmes togolais encadrant un congrès d’un parti de l’opposition aurait pu donner lieu à des interprétations erronées.

Reste que la réaction du lieutenant-colonel Letondot lui a valu la désapprobation officielle du Quai d’Orsay et du ministère de la Défense, ainsi qu’une sanction de 10 jours d’arrêt pour avoir « porté atteinte au renom de l’armée ». Silencieux jusqu’à présent, le ministère togolais de la Défense et des Anciens combattants a cependant réagi à cet incident, qui a lieu le 10 août dernier.

« Cet incident malencontreux né du malentendu aurait pu être ainsi circonscrit si, malheureusement, la scène de l’altercation n’avait pas été filmée par un témoin (…) qui l’a mie en ligne sur le Web sans se soucier des conséquences graves que la vidéo pourrait avoir (…) aussi bien piur l’officier français, victime sans raison du vandalisme des manifestants, que pour notre pays, le Togo, qui entretient avec tous les pays du monde des relations amicales, courtoises et empreintes de confiance » a estimé le ministère togolais de la Défense, qui ne cautionne pas pour autant les propos tenus par le lieutenant-colonel Letondot.

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