Le Liban lance un appel aux dons pour équiper son armée

Quelques jours après un accrochage meurtrier entre des militaires israéliens et libanais pour un arbre situé en Israël, selon la Finul, le président du pays du Cèdre a décidé de renforcer son armée afin qu’elle puisse « protéger la dignité de la nation ».

Seulement voilà, pour atteindre cet objectif, il faut des moyens. La semaine passée, la Chambre des représentants à Washington a bloqué, au début du mois, une aide de 100 millions de dollars destinées à financer l’équipement de l’armée libanaise.

Cette initiative a été prise par Howard Berman, le président démocrate de la commission des Affaires étrangères, au lendemain de l’accrochage à la frontière israélo-libanaise. « Jusqu’à ce que nous en sachions plus sur cet incident et la nature de l’influence du Hezbollah sur l’armée libanaise – et que nous soyosn certains que l’armée libanaise est un protagoniste responsable – je ne peux en mon âme et conscience permettre aux Etats-Unis de continuer à envoyer des armes au Liban » a expliqué l’élu américain.

Cette annonce a suivi la déclaration faite par un autre député, le républicain Eric Cantor. « On ne peut plus faire semblant d’ignorer les provocations de l’armée libanaise contre Israël et les provocations du Hezbollah au Liban Sud » a-t-il ainsi affirmé. « Le Liban ne doit pas jouer sur les deux tableaux. S’il veut s’aligner sur le Hezbollah contre les forces de la démocratie, de la stabilité et de la modération, il y aura des conséquences » a-t-il ajouté.

Initialement, l’aide militaire américaine, qui n’a pas été remise en cause par l’administration Obama, qui a fait savoir, via un porte-parole du département d’Etat, qu’il n’était pas question d’envisager de « réévaluer » la « coopération militaire avec le Liban à la lumière » du dernier incident israélo-libanais, a pour objectif justement de renforcer le potentiel de l’armée libanaise face à celui du Hezbollah.

Quant à Paris, très engagée au sud-Liban avec son contingent de 1.400 hommes servant sous la banière de la Finul, il n’est pas question, selon le quotidien L’Orient-Le Jour, qu’elle soit remise en cause. « La fourniture d’armes au Liban relève de l’intérêt de la France et est conforme aux engagements internationaux français, notamment auprès de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies » d’après les propos d’une source gouvernementale française, rapportés par le quotidien libanais. « La France, qui demeure profondément attachée à l’indépendance, à la souveraineté, à l’intégrité territoriale et à la stabilité du Liban, poursuit sa coopération militaire avec le Liban dans le cadre de l’accord de coopération de 2008 » a confirmé le Quai d’Orsay, lors d’un point presse, tenu le 12 août.

Pour Israël, ce serait commettre une erreur de doter l’armée libanaise de systèmes d’armes compliqués, surtout après l’accrochage meurtrier du début du mois d’août. « Nous mettions déjà en garde contre le danger de voir ces choses tomber aux mains du Hezbollah, mais sous nos yeux, quelque chose de plus troublant est en train de se passer, et elles sont utilisées contre nous, directement par l’armée libanaise » a déclaré, la semaine passé, Ehud Barak, le ministre israélien de la Défense.

Si le Congrès américain renâcle à fournir une aide militaire au Liban, ce n’est pas le cas de l’Iran, qui voit là un moyen de gêner Israël et d’accroître son influence dans la région. Ainsi, Téhéran serait « prêt à coopérer avec l’armée libanaise dans tout domaine où cela aiderait les militaires à remplir leur rôle national de défense du Liban » a fait savoir l’ambassadeur iranien à Beyrouth, lors d’une rencontre avec le général Jean Kahouadji, le chef d’état-major libanais.

Reste que pour se renforcer, l’armée libanaise a besoin de liquidités. D’où l’annonce faite le 14 août par son ministre de tutelle, Elias al-Murr, consistant à faire appel à des dons, lesquels seraient déposés sur un compte ouvert à la Banque centrale du Liban.

Pour cela, une campagne de communication va être lancée, avec l’intention de convaincre la diaspora libanaise, que l’on dit riche et influente. Et histoire de donner l’exemple, Elias al-Murr a été le premier à effectuer un versement de 670.000 dollars.

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