Al-Qaïda au Maghreb islamique menace la France de représailles

Les menaces proférées contre la France par al-Qaïda au Maghreb islamique ne sont pas nouvelles mais elles prennent un tour nouveau avec le raid manqué du 22 juillet contre un de ses camps, au cours duquel 6 de ses militants ont été tués par les forces mauritaniennes, renforcés par des militaires français, qui comptaient sur cette opération pour retrouver Michel Germaneau, alors l’otage aux mains de cette organisation radicale et dont la mort a été annoncée depuis.

Dans un communiqué diffusé par les sites de la mouvance islamiste, AQMI a qualifié le président Sarkozy « d’ennemi de Dieu ». « Vous avez raté votre chance et ouvert les portes des troubles dans votre pays (…) Je ne dis pas que ce sera aujourd’hui ou demain ou après-demain, mais cela arrivera » a ainsi affirmé Abou Anas al-Chanqiti, un dirigeant du réseau terroriste, en évoquant le raid du 22 juillet.

L’organisation a également appelé les membres des tribus dont étaient issus ses combattants tués lors de l’opération franco-mauritanienne de « mener des représailles contre les traîtres apostats, les enfants et agents de la France chrétienne ».

Ce message fait suite à celui lancé le 2 août dernier par le chef de la branche mauritanienne d’AQMI, El Khadim Ould Semane, actuellement en prison à Nouakchott. « Je dis aux infidèles et croisés français (…) que nous ne resterons jamais tranquilles tant que le sang français n’aura pas été versé » avait-il déclaré.

Face à cela, le plan Vigipirate a été ravivé en France pour la période comprise entre le 2 août et le 15 septembre. Selon Matignon, cette décision a été prise « eu égard à l’emplification de la menace islamiste pesant sur les ressortissants et les intérêts français dans la zone sud du Sahel et dans la péninsule arabique, et considérant que le niveau de cette menace demeure élevé sur le territoire national ».

Techniquement, Vigipirate reste au niveau rouge mais « les lieux de culte sensibles, les sites touristiques symboliques, les espaces accueillant de grands évènements, les grands magasins et les centres commerciaux devront faire l’objet d’une vigilance particulière ».

Par ailleurs, AQMI a exécuté un collaborateur des douanes maliennes, enlevé le 10 août dernier avec un militaire, dans la région de Kidal, dans le nord du Mali. Le groupe terroriste se serait en fait vengé de sa participation, en 2006, à un raid au cours duquuel le second de Moktar Belmoktar, un de ses chefs, avait été tué.

Quant au militaire malien, il aurait été libéré ce 16 août, après avoir été sollicité pour rejoindre les rangs de l’organisation, qui détient toujours deux otages espagnols et dont la vie est menacée.

Enfin, selon un militant de haut rang d’AQMI de nationalité algérienne, arrêté en 2006, l’organisation terroriste, bénéficierait au Mali de soutiens de responsables locaux corrompus et de chefs de tribus. Ces derniers fourniraient des armes et aideraient à cacher les combattants islamistes.

Ainsi, selon son témoignage, des responsables gouvernementaux maliens auraient bu régulièrement le thé dans des camps d’AQMI au cours de « visites de courtoisie » aux responsables du réseau terroriste. Toujours d’après cet ancien responsable, Mokhtar Belmokhtar, aurait reçu, de la part d’un officier de l’armée malienne, deux mitrailleuses lourdes en échange d’une voiture tout-terrain.

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