Un officier français filmé malgré lui au Togo

L’officier se voulait discret. Eh bien c’est raté. En marge du congrés du parti d’opposition togolais Union des forces de changement (UFC), à Lomé, une altercation a opposé un journaliste du quotidien « Liberté » à un colonel français, apparemment conseiller du chef d’état-major de l’armée de Terre du Togo.

Pour cet événement, des gendarmes ont alors pris positions aux abords du bâtiment abritant le congrès de l’UFC. Puis, dans conditions assez confuses, l’officier français, présent sur les lieux, s’en prend à un journaliste qui vient de le photographier. Et pour une raison que l’on ignore, le militaire, qui porte l’uniforme de l’armée togolaise, demande à ce que le cliché soit effacé. Ce que l’envoyé du quotidien « La Liberté » refuse.

S’ensuit alors un échange verbal musclé entre les deux protagonistes. « On ne me prend pas en photo comme ça » a lancé l’officier à l’adresse du journaliste, qui refuse alors d’obtempérer. « Tu veux qu’on te donne un coup sur l’appareil ou quoi » a ensuite menacé le colonel. « Tu sais qui je suis? Je suis le conseiller du chef d’état-major de l’armée de Terre. Tu veux que j’appelle le RCGP (les commandos de la garde présidentielle) pour foutre un peu d’ordre là-dedans » Alors je demande d’enlever les photos. Est-ce que c’est compliqué? » a-t-il poursuivi.

Seulement voilà, l’échange vif a été filmé et les images ont été ensuite mises en ligne sur le site de partage Youtube. Et depuis, la vidéo fait le « buzz » et suscite des réactions fustigeant le colonel français pour son attitude à l’égard du journaliste.

Quand une « vedette » se rend compte qu’elle a été prise en photo à son insu et qu’elle a une dispute avec un paparazzi, cela fait les délices de la presse « people ». Sauf que là, dans un pays pourtant indépendant depuis 50 ans, le comportement du militaire est le plus souvent assimilé à du colonialisme… comme on peut s’en rendre compte en lisant les commentaires concernant cette affaire sur le site Afriscoop.

Cela étant, pour expliquer la présence de l’officier sur les lieux, l’ambassade de France au Togo a diffusé un communiqué selon expliquant que le « véhicule d’un membre de la mission de coopération militaire, qui se trouvait fortuitement aux abords d’un rassemblement, a fait aujourd’hui (mardi 10 août) l’objet de jes de pierres. Après avoir signalé les faits au détachement de gendarmerie qui se trouvait à proximité, l’officier n’a pas souhaité qu’un photographe fasse une prise de vues ».

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