Moscou brûle-t-il?

L’été est chaud en Russie. Même très chaud puisque les températures ont atteint des niveaux jamais vu depuis 130 ans. Et ce n’est pas fini puisque le record de 38,2 degrés, enregistré à Moscou la semaine passé, pourrait être prochainement dépassé.

Et qui dit canicule, dit feux de forêts. Et là, les autorités russes ont du mal à y faire face, d’autant plus que les moyens manquent. En effet, il n’y a que 22.000 pompiers en Russie, à comparer aux 25.000 professionnels et aux 200.000 volontaires que compte la France. Et leurs matériels sont tout sauf modernes. A cela s’ajoute la suppression de 70.000 postes de garde-forestiers, ce quine joue pas en faveur de la prévention des incendies…

Au début de la semaine, le président russe, Dmitri Medvedev, a décrété l’état d’urgence dans 7 régions et en a appelé à l’armée. Désormais, ce sont 170.000 hommes qui sont mobilisés pour lutter contre les incendies, dont les fumées ont envahi Moscou.

Depuis juillet, selon un bilan non définitif, 50 personnes ont perdu la vie à cause de ces feux et 668.000 hectares sont partis en fumée. Le 5 août, 188.524 hectaures sont encore la proie des flammes. Et il n’y a pas que les forêts et les récoltes qui sont menacées. Les installations stratégiques le sont aussi.

Ainsi, la base logistique de la marine russe de Kolomna, située au sud-est de Moscou, a été touchée par les incendies. L’état-major, 17 terrains de stockage avec leurs véhicules ainsi que 13 entrepôts contenant des équipements aéronautiques ont brûlé. Selon le site Life News, 200 avions auraient été détruits. Mais cette information n’a pas été confirmée.

Reste que cet incident a provoqué la colère du Kremlin : le commandant de l’aéronavale Nikolaï Kouklev et l’un de ses adjoints, le colonel Raskazova, ont été limogés pour « négligence criminelle » et un « avertissement » a été adressé à l’amiral Vladimir Vissotski, le commandant en chef de la marine russe, ainsi qu’à son second, Alexandre Tatarinov.

« J’ordonne au ministère de la Défense de renvoyer un grand nombre d’officiers pour les infractions disciplinaires commises » a déclaré Dmitri Medvedev. « Si une telle chose se produit à d’autres endroits, dans d’autres domaines, j’agirai de la même manière, sans aucune pitié » a-t-il ajouté. « Nous avons demandé au ministère de la Défense de contribuer à la lutte contre les incendies pour aider la population civile, dans la majorité des cas, le ministère ne peut se protéger lui-même! » a également lancé le président russe.

Les responsables du centre de recherche nucléaire de Sarov, située à 500 km de Moscou, dans la région de Nijni-Novgorod, sont désormais prévenus, d’autant plus que les incendies s’en rapprochent. Compte tenu des activités de ce complexe, qui développe les armes stratégiques russes, l’accès de cette ville de 80.000 habitants est d’habitude fermé.

Pour autant, Sergueï Kirienko, le président de l’Agence russe de l’énergie atomique, Rosatom, se veut rassurant. « Tous les matériaux explosifs et radioactifs ont été évacués du centre. On peut ainsi garantir la sécurité nucléaire, radioactive et écologique de la région dans des conditions extrêmes » a-t-il indiqué le 4 août, tout en soulignant que des équipements coûteux risquaient toutefois d’être perdus.

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