Les impayés du ministère de la Défense estimés à 2 milliards d’euros

Depuis le début de l’année, le ministère de la Défense a des difficultés pour payer ses fournisseurs. La raison de ces retards porte un nom : Chorus. Il s’agit du nouveau système d’information financière de l’Etat, développé par l’éditeur allemand SAP.

Auparavant, chaque ministère utilisait son propre système informatique pour suivre ses comptes. Dorénavant, Chorus doit remplacer les 80 progiciels utilisés jusqu’à présent par les administrations et permettra à terme de suivre 266 milliards d’euros de dépenses publiques, que ce soit à l’échelon national et local.

Seulement, et alors que le marché a été remporté par SAP il y a maintenant plus de quatre ans, la mise en oeuvre de ce progiciel n’est pas aussi facile que prévue et les retards de paiement d’accumulent, au point de mettre en difficultés des fournisseurs de l’Etat.

En juin, la Cour des comptes avait estimé que le montant total des factures non acquitées s’élevait à 5 milliards d’euros, dont 1,8 milliards d’euros concerne les industriels de la défense, selon, à l’époque, le GICAT (Groupement des industries françaises de défense terrestre).

Visiblement, la situation ne s’est pas arrangée. Le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS) a indiqué, le 30 juillet que « pour le secteur de la défense dans son ensembke, les retards (actuels) sont estimés à près de deux milliards d’euros ».

D’où la demande pressante des industriels du secteur pour que le gouvernement accélère les paiements. En effet, Dassault Aviation et Safran ont fait savoir qu’ils attendent respectivement des versements de 200 millions et de 270 millions d’euros qui leur sont dus. Et d’après son directeur financier, qui n’a pas donné plus de détails, EADS est également concerné par le problème.

Du côté de l’Hôtel de Brienne, l’on se dit déterminé à règler les factures en retard d’ici à la fin de l’été. En attendant, ce sont les PME qui n’ont pas forcément un grand nom qui ont des problèmes de trésorerie. Comme cette entreprise de blanchisserie, presque centenaire et travaillant pour les armées, placée en redressement judiciaire en avril dernier, en raison d’un retard de paiement de 300.000 euros.

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