Le Régiment de Marche du Tchad prend ses quartiers à Colmar

Le 30 juin dernier, la base aérienne 132 « Commandant Pépin de Colmar-Meyenheim a définitivement fermé ses portes, après 59 ans d’existence. L’année précédente, ses avions avaient quitté le ciel alsacien.

Pour autant, le site n’a pas perdu toute vocation militaire puisqu’il accueille, officiellement depuis le 28 juillet, le Régiment de Marche du Tchad (RMT), en provenance de Noyon. Et l’on peut même parler de retrouvailles puisqu’il a participé aux combats dits de la « réduction de la poche de Colmar » en février 1945.

Seul régiment constitué à rejoindre intégralement les forces françaises libres, le RMT, qui s’appelait, avant 1943, le Régiment de Tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST), s’est notamment illustré au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Ainsi, il a participé à l’expédition de Koufra, sous les ordres de celui qui deviendra plus tard le général Leclerc, lequel lance, le 2 mars 1941, depuis cet oasis libyen, son célèbre serment : « Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ».

Dès lors, le RMT prend part à la conquête victorieuse du Fezzan, en 1943, puis, intégré au sein de la 2e Division Blindée (DB) du général Leclerc, il débarque le 1er août 1944 en Normandie. Et c’est ce régiment qui entre, en premier, dans Paris, le 25 du même mois, avec sa 9e compagnie, commandée par le capitaine Dronne. La jeep de ce dernier portait l’inscription « Mort aux cons », que le général Leclerc lui avait pourtant ordonné d’effacer, mais devant laquelle le général de Gaulle dira : « vaste programme! ».

Plus tard, le RMT contribue à la libération de l’Alsace et honore le serment qui avait été prononcé près de quatre années plus tôt dans le désert libyen avec la reprise de Strasbourg (novembre 1944). Et une de ses sections atteindra le Berghof, c’est à dire le nid d’aigle d’Hitler, à Berchtesgaden, dans les Alpes bavaroises. Pour ses actions accomplies, le Régiment de Marche du Tchad est fait compagnon de la Libération le 12 juin 1945, tout comme le régiment de chasse Normandie-Niémen et le groupe de chasse Alsace, les deux dernières unités de l’armée de l’Air stationnées à Colmar…

Aussi, les cérémonies qui ont officialisé l’arrivée du RMT à Colmar ont été marquées par les hommages historiques. En effet, une statue qui représente des combattants africains a été installée à l’entrée du nouveau quartier du régiment. L’oeuvre, réalisée par le scupteur américain Stan Watts, a été offerte par l’adjudant-chef Nevot, le dernier survivant du serment de Koufra. Son ancien régiment lui a rendu hommage en baptisant de son nom une salle du quartier.

Enfin, l’ancienne base « Commandant Pépin » de l’armée de l’Air porte désormais le nom du général Louis Dio. Cet officier avait été le premier chef de corps du régiment, sous sa dénomination actuelle, prise en 1943.

Clin d’oeil de l’histoire : le général Louis Dio et le commandant René Pépin ont appartenu à promotion « sous-lieutenant Pol Lapeyre » de 1926.

Photo : Le général DIO

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