La France va « renforcer le combat » contre al-Qaïda au Maghreb islamique

Deux jours après l’annonce de la mort de Michel Germaneau, l’otage français détenu par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), le Premier ministre, François Fillon, a indiqué, ce 27 juillet, sur les ondes d’Europe1, que la menace terroriste en France a atteint « un niveau très élevé, (…) au niveau maximum de vigipirate ».

Depuis des années, AQMI, l’ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien, menace de s’en prendre aux intérêts français. L’an passé, prenant prétexte du débat sur le port de la burqa en France, le chef de cette organisation, Abou Moussab Abdoul Wadoub, alias Abdelmalek Droukdel, avait une nouvelle fois clairement affiché ses intentions.

« Nous nous vengerons de la France et de ses intérêts par tous les moyens à notre disposition, pour l’honneur de nos filles et de nos soeurs » avait-il affirmé dans un message repéré par le centre américain SITE Intelligence, spécialisé dans la surveillance des sites Internet de la nébuleuse jihadiste. Et quelques semaines plus tard, le 8 août, AQMI perpétrait un attentat contre l’ambassade de France en Mauritanie (3 blesses)

L’exécution présumée de Michel Germaneau – aucune précision n’a pour l’instant été donnée sur les circonstances exactes de sa mort – va donner lieu à une intensification des actions de la France dans le Sahel. « Le combat contre le terrorisme continue et, en particulier contre AQMI, il va se renforcer », a ainsi déclaré François Fillon. « La France ne pratique pas la vengeance, en revanche nous avons des accords avec les gouvernements de la région, et en particulier avec le gouvernement mauritanien, avec le gouvernement malien, pour traquer ces terroristes et les livrer à la justice » a-t-il poursuivi.

Reste à voir comment la France va intensifier ses actions contre AQMI. Selon le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Axel Poniatowski, toute idée de bombardement des implantations du groupe terroriste est exclue. « Ce sont des camps avec une vingtaine d’hommes qui sont très mobiles, qui se déplacent tous les jours ou très régulièrement » a-t-il expliqué à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre à Matignon. « On n’est pas dans un conflit avec des armées différentes. Il y a des militaires français qui pourraient être en support logistique d’actions qui seraient menées » a-t-il ajouté.

Matignon a précisé, plus tard, qu’il n’est pas question que des militaires français prennent directement part à des opérations. Ce soutien se traduirait par « une coopération en terme des forces armées », comme c’est d’ailleurs déjà le cas.

La planification d’actions clandestines est aussi une piste très probable. La France est en effet l’un des rares pays au monde à disposer de forces spéciales en mesure de mener des opérations en totale autonomie et elle dispose en outre de tous les moyens de renseignements (interception de communications, observation par satellite, exploitation de renseignements d’origine humaine, etc…) pour localiser les groupes d’AQMI. « Nous allons le faire mais nous ne pouvons par en parler » a affirmé, toujours au micro d’Europe, François Fillon, en évoquant le « renforcement du combat » contre cette organisation terroriste.

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