Entre 20 et 30 militaires français ont participé aux opérations mauritaniennes contre al-Qaïda

Les opérations de l’armée mauritanienne soutenues par la France contre des activistes d’al-Qaïda au Maghreb islamique en territoire malien ont pris fin ce 24 juillet. Elles avaient commencé dès jeudi avec pour objectif initial de neutraliser un groupe de 150 jihadistes prêt à lancer des attaques en Mauritanie.

Selon toute vraisemblance, et étant donné que le groupe visé est celui qui retient en otage, depuis le mois d’avril, Michel Germaneau, un ressortissant français dont la vie est menacée, Paris aurait décidé de soutenir l’opération mauritanienne avec l’envoi d’une vingtaine de militaires, dont on ignore l’unité d’appartenance (COS? service action de la DGSE?). L’on sait seulement qu’ils se trouvaient alors dans « un coin discret » du Sahel, où des membres des forces spéciales françaises forment des militaires mauritaniens. Par ailleurs, la France aurait fourni un appui dans le domaine des transmissions, de l’aide médicale ainsi que des renseignements.

Par ailleurs, le camp initialement visé par l’opération franco-mauritanienne était encore inconnu jusqu’à récemment. Situé au Mali, à 150 km de la frontière avec la Mauritanie, il aurait été découvert grâce aux moyens d’observations français. Il y avait une chance pour que l’otage français y soit détenu. « Il y avait un espoir qu’il y soit » a indiqué une source au ministère de la Défense, à Paris.

L’attaque du camp d’AQMI s’est déroulée à l’aube du 22 juillet. La colonne franco-mauritanienne a parcouru 10 km à pied afin d’éviter de se faire repérer. Au cours de l’assaut, six terroristes ont été abattus et quatre autres ont pu prendre la fuite. Sur place, les militaires français n’ont pas trouvé de traces de Michel Germaneau. En revanche, ils ont pu mettre la main sur des documents, des téléphones, des armes avec leurs munitions, des composants pour fabriquer des bombes artisanales ainsi que des véhicules.

A partir de là, l’armée mauritanienne a continué son opération de traque et de ratissage des éléments d’al-Qaïda mais sans les militaires français. Tout s’est terminé ce 24 juillet. « Les troupes impliquées sont sur le chemin du retour » a indiqué une source en Mauritanie. « Il n’y a plus aucune opération en cours » a-t-on confirmé à l’Hôtel de Brienne.

Reste que la situation de Michel Germaneau est très inquiétante. L’ultimatum posé par ses ravisseurs, dont les exigences sont confuses et qui refusent tout contact, expire le 26 juillet. A partir de là, il pourrait être exécuté. Le groupe qui le retient prisonnier est dirigé par un certain Abou Zeïd, déjà responsable de l’assassinat d’un ressortissant britannique en juin 2009. En outre, depuis le mois de mai, l’otage français, âgé de 78 ans et malade du coeur, n’a plus donné de signes de vie.

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