Sarkozy tient la vente de BPC Mistral à la Russie pour acquise

Voilà maintenant près d’un an qu’il est question pour la Russie d’acquérir quatre Bâtiment de projection et de commandement de la classe Mistral. Lors de la venue à Paris du président russe Dmitri Medvedev, des négociations exclusives entre Paris et Moscou au sujet de cette vente avaient été ouvertes. Il restait alors à déterminer, notamment, le nombre de navires qui allaient être construits en France et en Russie.

Depuis, quelques rumeurs ont circulé, selon lesquelles Moscou cette vente ne se ferait finalement pas, au bénéfice d’autres concurrents. Manoeuvres pour peser sur les négociations en cours? Peut-être…

Par ailleurs, le Groupe russe unifié de construction navale (OSK) a recommandé, par lettres, au ministère de la Défense de préférer le Dokdo sud-coréen au BPC Mistral français.

« Je confirme que de telles lettres ont été envoyées il y a longtemps au commandant en chef des forces navales Vladimir Vyssotski et au ministre de la Défense Anatoli Serdioukov, mais nous n’avons toujours pas reçu de réponse » a confié, la semaine passé, Roman Trotsenko, le patron d’OSK.

Et pour cause. En juin, l’agence Rosoboronexport a été chargée par le ministère de la Défense d’engager la procédure d’acquisition des BPC de classe Mistral. C’est en tout cas ce qu’a rapporté l’agence gouvernementale russe RIA Novosti. Au passage, l’option sud-coréenne n’était pas très crédible, étant donné que les navires qui y sont conçus intégrent des technologies américaines… Dans ces conditions, l’on imagine mal Washington accepter que son allié sud-coréen passe un quelconque contrat de vente avec la Russie.

Finalement, au cours d’un déplacement aux chantiers navals STX de Saint-Nazaire, lesquelles construisent les BPC en collaboration avec DCNS, le président Sarkozy a indiqué que la France construirait deux navires sur les quatre voulus par la Russie.

« Avec nos amis russes, vous allez fabriquer les deux BPC. Le contrat, on est train de le négocier, mais la décision de le faire, elle, est certaine » a ainsi déclaré le chef de l’Etat aux salariés de STX.

Quoi qu’il en soit, la perspective de construire ces deux navires à Saint-Nazaire est une bonne nouvelle pour les chantiers navals STX. L’an passé, et en raison d’un carnet de commandes quasiment vide, un troisième BPC – le Dixmude – avait été commandé dans le cadre du plan de relance de l’économie, en anticipant sur la prochaine Loi de programmation militaire 2015-2020. Pour mémoire, le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale prévoit la mise en oeuvre de quatre BPC par la Marine nationale.

Ce type de bâtiment, assimilé à un porte-hélicoptère, est prévu pour la projection de force et le commandement d’opérations interarmées. D’un longueur de 199 mètres, les BPC peuvent embarquer 70 véhicules, 450 hommes, 16 hélicoptères ainsi que de 2 à 4 engins de débarquement. En outre, le navire peut mettre en oeuvre un PC de 800 m2, ainsi qu’un hôpital avec un bloc opératoire.

Le BPC Mistral s’est notamment illustré au cours de l’été 2006, à l’occasion de l’opération Baliste, avec l’évacuation de 4753 civils lors de la guerre qui a opposé le Hezbollah à Israël au Liban.

Photo : Le BPC Mistral, lors de l’opération Baliste, à Beyrouth (2006)

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