Drones MALE : Décision attendue avant la fin 2010

Le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a annoncé au cours d’un entretien accordé au quotidien Libération que la décision concernant l’achat de drone MALE (Medium altitude long endurance) allait être prise d’ici avant la fin de l’année.

Et la piste américaine se confirme, en dépit les efforts des industriels européens, et en particulier français, pour remporter ce marché visant à remplacer les SDIM (système de drones intérimaire Male), actuellement mis en oeuvre par l’armée de l’Air sur la base de Bagram, en Afghanistan. Et aussi malgré la polémique que la décision d’acheter ce type de matériel pourrait susciter, étant donné que le marché des drones est appelé à prendre une place prépondérante dans les années qui viennent.

Pour l’instant, Dassault Aviation, Thales et la société espagnole Indra, proposent le SDM (système de drone Male), basé sur le Heron TP, un appareil conçu par la société israélienne IAI. La facture éventuelle serait de l’ordre de 700 millions d’euros, pour une mise en service en 2013, voire en 2014.

De son côté, EADS s’est dit prêt à poursuivre jusqu’à l’automne le développement, sur ses fonds propres, du drone Talarion, dans l’attente d’un engagement ferme des pays parties prenantes à ce programme (France, Allemagne et Espagne). Mais étant donné l’ampleur des baisses des dépenses militaires décidées à Berlin et à Madrid, le projet semble mal parti.

« Il y a 600 millions d’euros prévus pour l’acquisition d’un système de drone MALE dans la Loi de programmation militaire (…) Le problème, c’est que les forces françaises n’ont qu’un système intérimaire amélioré (…) Il nous faut un successeur, et celui-ci existe ‘sur étagères’ aux Etats-Unis » a expliqué le ministre de la Défense.

« Les industriels français me proposent des projets mais ils explosent l’enveloppe alors que le système américain (ndlr, le Predator B de General Atomics) me semble se rapprocher du budget prévu. C’est pour cela que j’ai demandé au Délégué général pour l’armement de se rendre aux Etats-Unis pour y regarder de plus près. » a encore poursuivi le ministre. « Nous n’excluons rien » a-t-il conclu.

Une autre solution, que le ministre n’a pas évoquée, pourrait être l’achat de drones Male Patroller, conçu par Sagem DS. Ce programme autofinancé et lancé il y a maintenant quatre ans, a franchi une nouvelle étape avec des essais concluants réalisés sur la base aérienne d’Istres au début du mois. Un système, qui comprend trois avions sans pilote, coûterait entre 20 et 30 millions d’euros. Une proposition a été faite à la DGA, qui a toutes les cartes en main pour prendre une décision.

Photo : Drone Patroller de Sagem (c) Olivier Lapy – Sagem DS

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