Un « climat de violence » à l’égard des forces de l’ordre dénoncé

L’adjudant Jeannick Tapella est toujours entre la vie et la mort. Ce gendarme de 49 ans, appartenant à la brigade de Vimy, a violemment été percuté par un automobiliste, le 19 juillet, lors d’un contrôle routier à Thélus (Pas-de-Calais). D’importants moyens ont été engagés pour retrouver le chauffard et un appel à témoin à été lancé (*).

Le lendemain, deux autres gendarmes ont été blessés lors d’une course poursuite lancée après le braquage d’un bureau de poste à Brézolles (Eure-et-Loir). Trois véhicules de la gendarmerie ont alors tenté d’arrêter un motard, roulant à vive allure et sans casque, pensant tenir le suspect du vol commis quelques instants plus tôt.

Seulement, au cours de l’opération, un des gendarmes a perdu le contrôle de son véhicule pour une raison indéterminée et deux gendarmes ont ainsi été blessés. Hospitalisés, leur pronoistic vital n’a pas été engagé. Quant au fuyard, il s’est grièvement blessé en percutant un véhicule des forces de police de Dreux à un barrage routier mis en place pour l’intercepter.

Ces incidents font suite à l’attaque de la gendarmerie de Saint-Aignan, dans le Loir-et-Cher et de celle de Saint-Egrève, près de Grenoble, où des violences ont éclaté après la mort d’un braqueur multirécidiviste, tué par la police en état de légitime de défense, dans un quartier sensible de la capitale iséroise.

Les agressions envers les gendarmes tendent à se banaliser et les exemples sont nombreux. Plus tôt, cette année, deux véhicules de gendarmerie avaient été incendiés dans l’enceinte même de la brigade de Bazas en Gironde. Le 22 mai, un gendarme a été percuté par un automobiliste et traîné sur plusieurs mètres à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Au début du mois, le commandant du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) de Nevers a été blessé par un coup de feu lors d’une intervention.

Ainsi, le mensuel L’Essor de la Gendarmerie et l’Union nationale du personnel en retraite de la Gendarmerie (UNRPG) ont publié un communiqué, le 20 juillet, pour dénoncer un « climat de violence » à l’égard des forces de l’ordre et exprimer leur « indignation » après l’incident de Thélus.

« Cette affaire, surajoutée au saccage d’une gendarmerie à Saint-Aignan, dans le Loir-et-Cher, par des gens du voyage, permet de comprendre que les militaires de la gendarmerie (…) cherchent à se protéger eux-mêmes contre les exaction meurtrières d’individus qui se croient au-dessus des lois » peut-on lire dans le texte.

« Ce climat de violence, également mis en relief à Grenoble, doit être stoppé par une application stricte des lois en vigueur estimées suffisantes pour rétablir l’ordre républicain » ont ajouté les deux organismes.

(*) Le 20 juillet au soir, trois individus ont finalement été arrêtés à Vélu, près de Bapaume, par une trentaine de gendarmes de la section de recherche de Lille. L’un d’eux est « fortement suspecté » d’être le conducteur du véhicule qui a fauché l’adjudant Tapella. L’information n’a été rendue publique qu’aujourd’hui.

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