Le ministère de la Défense veut contraindre Thales et Safran à s’entendre

Depuis quelques mois, il est question d’un échange d’activités entre Thales et Safran. En effet, les deux groupes ont en commun de proposer des équipements optroniques à l’armée française, ce qui suppose l’existence de deux filières qui pourraient ne plus faire qu’une, ce qui permettrait d’éviter les redondances et de trouver des économies, notamment en matière de crédits de développement.

Seulement voilà, en mai dernier, et malgré l’annonce par l’Hôtel de Brienne du gel des investissement en recherche et développement pour forcer un accord, les négociations entre les deux groupes ont abouti sur un échec. En effet, Thales voulait acheter les activités d’optronique de Safran, ce qui lui aurait permis de se hisser ainsi au second rang mondial dans ce domaine, derrière la société américaine Raytheon.

Mais pour Safran, il n’en était pas question. En effet, le groupe présidé par Jean-Paul Herterman aurait souhaité un échange d’actifs, en l’occurrence ceux concernant les calculateurs embarqués et les activités liés à la navigation inertielle, considérés stratégiques pour Thales, qui a logiquement refusé.

Par ailleurs, la prise en charge du coût social et financier du regroupement des activités optroniques posait également problème. Qui allait, en effet, payer les 200 à 250 millions d’euros qu’aurait coûté cette opération?

Depuis, le dossier est donc resté en l’état et cette situation est loin de satisifaire, comme on peut se l’imaginer, le ministère de la Défense. Aussi, ce dernier a décidé de taper du poing sur la table en bloquant une grande partie de ses contrats passés avec Thales et Safran. C’est du moins ce que rapporte le quotidien économique La Tribune, dans son édition du 16 juillet.

Ainsi, ce sont près de 300 millions « d’engagements de commandes » qui ne seront pas passées en 2010. Seules celles concernant l’équipement des forces déployées sur un théâtre d’opérations extérieur ne seront pas concernées par cette décision.

Ce gel des contrats touche principalement Thales, qui dépend le plus actuellement des commandes passées par le ministère de la Défense, d’autant plus que le groupe d’électronique a vu la note de sa dette à long terme dégradée par l’agence de notation Moody’s, en raison de l’insuffisance estimée de son plan d’économies de 1,3 milliard d’euros annoncé en décembre dernier.

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