Juteux contrat pour l’ex-Blackwater

Pointée du doigt par Barack Obama du temps où il était en campagne électorale pour succèder à George W Bush pour ses agissements en Irak où elle est impliquée pour au moins 168 crimes et délits, visée par des plaintes en justice pour des exactions commises par certains de ses employés, comme la fusillade du 16 septembre 2007 à Bagdad (17 tués), accusée d’avoir émis des fausses factures auprès des organismes gouvernementaux, la société militaire privée (SMP) Xe, anciennement appelée Blackwater, a signé, la semaine passée, un juteux contrat d’un montant de 100 millions de dollars pour protéger les installations de la CIA, principalement en Afghanistan.

En décembre dernier, un cadre de la Centrale de Langley déclarait avoir « le sentiment que Blackwater était devenue une extension de notre agence ». Et le fait est que, par le passé, des employés de la SMP auraient participé à des opérations clandestines pour le compte de la CIA et même à son programme secret visant à éliminer les responsables d’al-Qaïda.

Après ses révélations, faites l’an passé, et surtout avec les casseroles qu’elle traîne, l’on aurait pu penser que l’ex-Blackwater allait voir s’envoler les contrats gouvernementaux, lesquels lui assurent 90% de son chiffre d’affaires. D’autant plus que l’actuel directeur de la CIA, Leon Panetta, avait demandé une enquête sur les liens entre la SMP et son agence.

Seulement voilà, par rapport à ses principaux concurrents – DynCorp International et Triple Canopy – l’ex Blackwater propose des prestations à des tarifs très attractifs. « En zone de guerre, nous avons des besoins en terme de sécurité. Nous avons beaucoup de bases éloignées. Nous avons eu beaucoup d’attaques contre ces bases. (…) Malheureusement, il y a peu de compagnies qui fournissent ce genre de sécurité » a expliqué, le 27 juin, Leon Panetta. Et de justifier le choix de Xe : la SMP « a fourni une offre inférieure à celle de toutes les autres pour un montant de 26 millions de dollars » et qu’un jury a estimé que ses employés « étaient capabbles de faire le travail et qu’ils ont rectifié leur attitude ».

Cela étant, la marge de manoeuvre du directeur de la CIA était étroite. En effet, de par la loi américaine, à partir du moment qu’une entreprise est jugée techniquement capable d’assurer les prestations qui lui sont demandées et qu’elle soumet l’offre la moins chère, un responsable gouvernemental est obligé de la choisir, et cela, même si un concurrent présentant de meilleures garanties est plus cher.

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