Défense : Ce sera 3,5 milliards d’euros sur 3 ans en moins

Si l’on avait dû appliquer à la lettre le gel des dépenses de l’Etat, le budget des armées aurait été amputé de 5 milliards d’euros de crédits sur trois ans. C’est le montant qu’avait d’ailleurs indiqué le ministre de la Défense, Hervé Morin, lors d’un entretien accordé le 14 juin dernier au quotidien économique La Tribune.

Finalement, la contribution de la Défense à la politique de réduction des déficits publiques sera nettement moindre puisqu’elle devrait être de 3,5 milliards d’euros  sur les 95 milliards (hors pensions) qu’elle aurait dû percevoir selon la Loi de programmation militaire (LPM) pour les trois prochaines années.

Par ailleurs, l’Hôtel de Brienne compte sur des recettes exceptionnelles (cessions de bien immobiliers et de fréquences de télécommunications) pour ramener l’effort demandé à 1,5 milliard d’euros. Seulement, il n’est pas totalement certain que ces ventes puissent se faire au niveau demandé et selon le calendrier souhaité étant donné qu’elles ont déjà été reportées par le passé et qu’elles sont fonction des prix du marché.

Cela étant, ces économies ne devraient pas affecter les effectifs – qui sont en passe d’être réduits de 54.000 personnels suite à la première Révision générale des politiques publiques (RGPP) et aux réformes liées à l’application des recommandations du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale.

Les grands programmes d’armement déjà engagés devraient être également épargnés. Ainsi, il n’est pas question de toucher à l’achat des Rafale, des VBCI, des systèmes Felin (Fantassin à équipements et liaisons intégrés), des six sous-marins nucléaires d’attaque Barracuda et 11 frégates multimissions (FREMM). La commande d’A400M ne serait en outre pas impactée par les mesures d’économie (faute de quoi, le programme pourrait d’ailleurs tourner court).

Pour réaliser les économies demandées, le ministère de la Défense compte rééchelonner ses paiments d’acomptes et reporter les programmes qui ne font pas encore l’objet d’un contrat, comme par exemple le projet Scorpion, qui vise à moderniser les forces terrestres (et c’est ce qui explique que le vainqueur du premier appel d’offres n’a pas été annoncé lors du salon Eurosatory, comme cela avait été prévu). La modernisation des Mirage 2000 D (appui au sol) serait remise en cause.

Enfin, le ministère de la Défense va poursuivre ses efforts de rationalisation afin de réduire ses dépenses de fonctionnement, lesquelles devront être réduites de 10% au moins sur trois ans.

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