Afghanistan : Vers un assouplissement des règles d’engagement?

A son arrivée à la tête de la Force internationale d’assitance à la sécurité (ISAF) en Afghanistan, placée sous le commandement de l’Otan, le général McChrystal avait édicté des directives contraignantes concernant le recours aux frappes aériennes et les règles d’engagement.

L’objectif de l’officier était alors d’éviter les risques de dommages collatéraux aux conséquences désastreuses sur les opinions non seulement occidentales mais surtout afghane, travaillées par la propagande des insurgés.

Seulement, ces restrictions n’ont pas toujours été bien vécues par les soldats engagés sur le terrain, même si leur finalité répondait à la nécessité de « gagner les coeurs et les esprits » des polulations civiles locales, afin de les persuader qu’elles ont plus à gagner en soutenant les autorités légales que les taliban.

Lors de son auditon devant une commission parlemantaire qui devra confirmer sa nomination à la tête de l’ISAF, le général Petraeus a promis, le 29 juin, de revoir les règles d’engagement. « Je continuerai à me concentrer sur la réduction au strict minimum des pertes de vies innocentes pendant les opérations militaires » a-t-il déclaré, avant de préciser que « quand nos troupes et nos partenaires afghans sont dans une situation difficile, nous avons le devoir moral de tout faire pour les en sortir ».

Quant à la situation afghane, le général Petraeus a estimé qu’elle « demeure précaire, avec une instabilité alimentée par une insurrection tenace (…), par des tensions tribales, des défis politiques et des luttes d’influence ». L’officier a toutefois relevé des « progrès dans certains domaines », notamment dans la province du Helmand, dans le sud du pays.

Ce secteur a fait l’objet d’une opération de grande ampleur à partir de février dernier, précisément dans les disctricts de Marjah et Nad-e-Ali. Selon un rapport du Royal United Services Institute (RUSI), la situation y est contrastée, les progrès étant lents dans le premier alors que la sécurité s’est améliorée « considérablement » dans le second.

Toujours selon le général Petraeus, « les combats vont se poursuivre et s’intensifier au cours des prochains mois (…) A mesure que nous reprenons les fiefs de l’ennemi et réduisons sa liberté d’action, les insurgés contre-attaquent ». Et l’on sait qu’une vaste offensive visant la province de Kandahar, bastion historique du mouvement taleb afghan, est planifiée pour l’automne prochain, après avoir été retardée en raison du manque de préparation de certaines unités de l’armée nationale afghane.

Dans le fond, le général Petraeus n’est pas loin de partager les estimations de son prédecesseur. A la différence près qu’il cherchera à obtenir une « unité d’efforts » entre les civils et les militaires, ce qui n’était la préoccupation première du général McChrystal.

Par ailleurs, et concernant la date de début de retrait des forces américaines, fixée à juillet 2011 par le président Obama, le général Petraeus a répété ce qu’il avait dit au cours d’une précédente audition au Sénat lorsqu’il était encore le commandant de l’US Centcom, à savoir qu’il en fait son objectif, sous réserves que les conditions soient réunies. Comme par exemple la capacité des forces afghanes à prendre en main la sécurité de leur pays. Ce qui est loin d’être encore le cas…

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