La CIA n’a toujours pas de certitudes au sujet de ben Laden

Il y en a qui ont le moral. Tenez, prenez par exemple Gary Brooks Faulker. Ce citoyen américain de 50 ans, employé du bâtiment, était parti traquer Oussama ben Laden, le chef d’al-Qaïda, avec un poignard, un pistolet, un katana, des lunettes de vision nocturne, quelques livres de prières chrétiennes et un peu de haschisch pour la route.

Le 3 juin dernier, ce chasseur de primes quelque peu atypique s’était fait arrêter par les autorités pakistanaises à Chitral, près de l’Hindu Kuch, alors qu’il s’apprêtait à se rendre dans la province afghane du Nuristan. Emprisonné à Peshawar, Gary Brooks Faulkner avait expliqué à son frère, juste avant de partir, qu’il avait le sentiment que les Etats-Unis ne faisaient pas beaucoup d’efforts pour traquer ben Laden.

Et le fait est, depuis sa fuite lors de la bataille de Tora Bora, en 2001, nul ne sait précisément où le chef d’al-Qaïda a trouvé refuge. « Depuis lors, il a été très difficile d’obtenir le moindre renseignement sur sa localisation exacte. Il est, à l’évidence, très bien caché (…) Il est dans une zone des régions tribales du Pakistan » a affirmé Leon Panetta, le directeur de la CIA lors de l’émission This Week de la chaîne de télévision ABC.

En décembre 2009, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, n’avait pas dit autre chose au sujet du dirigeant terroriste. « On ne sait pas où Oussama ben Laden se trouve. Si on le savait, on serait allé le cherché » avait-il affirmé, tout en ajoutant ne pas disposer « d’informations fiables depuis des années ».

L’hypothèse la plus souvent avancée est que ben Laden aurait trouvé refuge au Nord-Waziristan, là même où les frappes de drones américains se sont intensifiées au cours de ces derniers mois. Mais, sachant qu’il souffre d’un rein et que son état de santé demande des soins médicaux réguliers, il est également fort probable qu’il se soit caché dans une grande ville pakistanaise, ce qui aurait, entre autres avantages, de ne pas s’exposer aux raids aériens ciblés.

Mais pour Leon Panetta, retrouver la trace de ben Laden ne serait qu’une question de temps. Le directeur de la CIA a en effet rappelé que plus de la moitié des dirigeants d’al-Qaïda ont été éliminés, dont récemment le numéro trois de l’organisation, l’Egyptien Mustafa Abou al-Yazid.

« Si nous maintenant cette pression, je pense que nous finirons par obliger ben Laden et al-Zawahiri (ndlr, le numéro 2 d’al-Qaïda) à sorti de leur tanière et par les poursuivre » a affirmé Leon Panetta.

« Nous continuons de les perturber. Nous continuons à avoir un impact sur leur chaîne de commandement et de contrôle. Nous continuons à avoir un impact sur leur capacité de planifier des attaques » a-t-il encore ajouté. Sauf qu’il s’en est fallu de très peu, le jour de Noël dernier, comme le 1er mai à Times Square, pour que les Etats-Unis soient à nouveau touché par des attentats islamistes préparés par des organisations proches ou alliées d’al-Qaïda.

D’où la préoccupation du patron de la centrale de Langley de voir des gens ordinaires recrutés par la mouvance djihadiste, totalement inconnus des services de renseignement, passer à l’acte.

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