Le général Bigeard est mort

Le général Marcel Bigeard s’est éteint, à l’âge de 94 ans, à son domicile de Toul, ce 18 juin.

Grande figure de la Seconde Guerre Mondiale mais aussi des conflits d’Indochine et d’Algérie, le général Bigeard avait été hospitalisé à deux reprises, en mars et en mai, au centre hospitalier universitaire de Nancy.

Alors employé de banque, Marcel Bigeard est appelé sous les drapeaux en 1936. Trois ans plus tard, il termine son service militaire avec le grade de caporal-chef. Promu sergent, puis sergent-chef et adjudant au cours de la Campagne de France, il finira par gravir tous les échelons au cours de sa carrière.

Officier Jedburghs, il sera parachuté en août 1944 dans l’Ariège avec le grade fictif de chef de bataillon afin d’encadrer les actions de la résistance locale contre l’occupant allemand.

Capitaine en 1945, Marceil Bigeard est affecté en Indochine avec le 23e Régiment d’Infanterie coloniale (RIC). Plus tard, il sera parachuté sur Dien Bien Phu, au plus fort de la bataille, il s’illustre à la tête du 6e BPC lors des combats concernant les ponts d’appuis Eliane 1 et 2. Le 7 mai 1954, il est fait prisonnier et quittera l’Indochine après quatre mois de captivité dans les camps Viet-Minh.

En octobre 1955, Bigeard prend le commandement du 3e BPC dans la région de Constantine, en Algérie. Il réalise la première opération aéroportée de l’histoire en Kabylie. Gravement blessé en juin 1956 lors d’un assaut, « Bruno » (son indicatif radio) est rapatrié en France. Un mois plus tard, il reçoit la plaque de grand officier de la Légion d’Honneur.

A l’issue des événements en Algérie, Bigeard, devenu colonel, prend le commandement du 6e RIAOM en République centrafricaine en juillet 1960. Par la suite, et après un passage à l’école supérieure de guerre, il est désigné pour prendre la tête du la 25e Brigade parachutiste de Pau, puis de la 20e Brigade parachutiste de Toulouse. Il obtient ses étoiles de général de brigade en juillet 1966.

En février 1968, le général de Gaulle le nomme commandant supérieur des forces terrestres au Sénégal. Après quelques mois passés à Paris en 1970, il prend le commandement des forces françaises de l’Océan Indien.

Deuxième adjoint du gouverneur militaire de Paris, Bigeard est promu général de corps d’armée. Ce qui lui permet d’être désigné pour commanderla 4e Région militaire de Bordeaux.

En 1975, il devient secrétaire d’Etat à la Défense. En 1976, il quitte ses fonctions après avoir donné sa démission. De retour à la vie civile, le général Bigeard va passer « de la brousse à la jungle » en entamant une carrière parlementaire. Il sera ainsi régulièrement élu sous l’étiquette UDF à Toul. En 1988, battu lors des législatives provoquées par la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Mitterrand, le général Bigeard se retire de la vie politique et reste néanmoins actif en se consacrant à l’écriture.

Soldat le plus décoré de France, titulaire de 24 citations individuelles,  blessé à 5 reprises, le général Bigeard se plaisait à dire qu’il était « le dernier des cons glorieux ». « Avec ce Dernier Round, je veux transmettre, encore transmettre, avant le grand départ. Mais j’ai le sentiment que je n’aurai pas le temps de dire, tout ce que je voudrais dire… », avait-il écrit dans son récent ouvrage, le dernier d’une série de 16 titres.  Mais Bruno aura quand même transmis son style et son esprit, qu’il résumait ainsi :  « L’astuce et la fougue, l’audace et la furia francese, l’intelligence du combat, le sens du terrain, le flair du danger, le goût de la manœuvre, la souplesse de l’approche, tout cela qui rend le parachutiste français le plus para des aéroportés. »

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