Défense : Economiser 5 milliards en 3 ans

Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a révélé le montant des économies que les armées devront faire au cours des trois prochaines années dans le cadre de la politique de réduction des dépenses publiques lancée par le gouvernement.

Ainsi, et c’est désormais officiel, le ministère de la Défense devra trouver 5 milliards d’euros, ce qui suppose, une fois encore, que la Loi de programmation militaire (LPM) 2009-2014 ne sera pas respectée. Il sera donc compliqué de tenir les objectifs chiffrés du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, publié en 2008, qui préconise 377 miliards d’euros de crédits sur une décennie, avec une progression des crédits militaires de 1% par an à compter de 2011.

A l’heure actuel, l’Hôtel de Brienne travaille sur plusieurs scénarios qui seront ensuite soumis au président de la République, chef des armées, à qui il reviendra de trancher. Sans doute que les crédits d’équipement seront à nouveau touchés, comme il est devenu de tradition en France, avec tout ce que cela suppose au final : l’allongement des programmes a toujours pour conséquence de faire renchérir les coûts initiaux.

Toutefois, l’armée de Terre devrait être préservée. C’est en tous les cas ce qu’a indiqué le ministre lors de l’inauguration, le 14 juin, du salon Eurosatory de l’armement terrestre à Villepinte. « L’équipement terrestre fera l’objet d’une attention toute particulière compte tenu des conditions des engagements actuels de nos forces, notamment sur le théâtre afghan » a ainsi expliqué Hervé Morin.

Un bémol cependant au sujet du programme Scorpion, que le ministre a qualifié « d’emblématique » et de « prioritaire » pour l’armée de Terre. « Il faut l’examiner à l’aune de la situation budgétaire qui sera la nôtre dans les prochaines semaines » a-t-il expliqué au cours d’un entretien accordé au quotidien économique La Tribune (édition du 14 juin). Sans doute que quelques aspects de ce projet seront retardés, comme par exemple la modernisation prévue des chars Leclerc ou la succession des AMX10 RC et autres ERC90 Sagaie.

Outre le fait que le sort du second porte-avions semble scellé cette fois encore (on finira par parler du successeur du Charles de Gaulle à ce rythme) et que le remplacement des avions ravitailleurs C-135 de l’armée de l’Air pourrait être compromis (il serait question d’une coopération avec les Britanniques), les principales pistes d’économies concerneront probablement les dépenses de fonctionnement, ce qui signifie plus d’externalisation, de densification des unités et d’une nouvelle baisse des effectifs.

« Nous continuerons à donner la priorité à l’équipement de nos forces grâce à des économies sur le fonctionnement » a assuré Hervé Morin, à Villepinte. A moins que des recettes exceptionnelles (providentielles?) donnent une bouffée d’oxygène. Le ministre de la Défense a assuré qu’il ne « braderait » pas le patrimoine des armées, notamment les emprises militaires à Paris. Seulement, le déménagement vers Balard, où sera construit le « Pentagone à la française », ne commencera pas avant 2014.

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