L’Otan se prépare à se mettre à la diète

La baisse des budgets de la défense des Etats membres d’Otan inquiète son secrétaire général, le danois Anders Fogh Rasmussen. Aussi, ce dernier en a appelé à ne pas aller trop loin dans les mesures d’économies, dictées par la crise budgétaire qui affecte la plupart des pays européens.

« Tout en cherchant à faire des économies, nous devons préserver notre capacité d’empêcher des agressions contre nous » a-t-il estimé, en marge de la réunion des ministres de la Défense de l’Otan, à Bruxelles, le 10 juin.

Déjà, le niveau des dépenses militaires de la majorité des pays de l’Alliance atlantique est en-deçà des 2% du Produit national brut (PNB), qui est le seuil minimum exigé. Seuls les Etats-Unis, l’Albanie, la Grèce, la France (2,1% pour 39 milliards d’euros) et le Royaume-Uni (2,7% pour 37 milliards de livres) répondent à ce critère, selon les statistiques publiées par l’Otan.

Cela étant, l’Alliance sera aussi obligé de s’imposer une cure d’austérite. L’organisation a déjà du mal à trouver les quelques centaines de millions qui lui sont nécessaires pour boucler son budget de l’année 2010.

Aussi, l’Otan va devoir se réformer profondément. Déjà, neuf pays membres (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Danemark, Norvège, Pays-Bas, Italie et République tchèque) ont estimé, dans une lettre adressée au secrétaire général à la fin du mois d’avril dernier, qu’il faudrait une ample réorganisation de l’Alliance qui passerait par une refonte de sa structure de commandement.

Il est donc question de réduire de 412 à 85 le nombre de comités et d’agences et faire passer les effectifs actuels du commandement militaire de 12.500 à 9.500, voire à 7.500. Seulement, il n’est pas certain qu’un consensus soit trouvé au moment de prendre ces décisions visant à améliorer la gouvernance de l’Otan. D’autres pays membres, comme par exemple la Turquie, verraient ainsi leur influence amoindrie, avec la perte de postes à responsabilités.

Par ailleurs, un autre source d’économies serait possible mais elle a provoqué une polémique en Belgique. En effet, une décision de construire, à Evere, un nouveau quartier général pour l’Otan a été prise en 1999 puis régulièrement confirmée depuis. Normalement, les travaux devraient commencer dès l’automne prochain. Seulement, leur coût ne cesse d’augmenter, pour atteindre le milliard d’euros.

D’où une rumeur selon laquelle il serait question de transférer le quartier général de l’Otan en Allemagne, plus précisément à Bonn, où des locaux sécurisés et prêts à l’emploi sont vacants depuis le départ du gouvernement fédéral allemand à Berlin.

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