L’effort budgétaire demandé aux armées sera encadré

Depuis la publication du Livre blanc sur la défense et la sécurité intérieure et l’application de la Révision générale des politiques publiques, les armées ont entamé un vaste mouvement de réforme, qui se traduit par une baisse de 54.000 effectifs de leurs effectifs et une rationalisation de leurs implantations. Il a été promis que les économies générées par ces efforts de rationalisation allaient être réinvesties dans les équipements et les soldes des militaires.

Or, il est acquis que les armées n’échapperont pas aux mesures de rigueur prises pour réduire les dépenses de l’Etat. Le 9 juin, le ministre de la Défense, Hervé Morin, l’a répété lors du Grand journal de BFM.

« J’ai dit aux militaires la chose suivante (…) : la lutte contre les déficits et ce que représente le rôle des armées, ce sont les mêmes combats. C’est le combat de la souveraineté, de l’indépendance du pays et de son rayonnement sur le long terme. Nous partageons en quelque sorte un peu les mêmes causes, les mêmes combats entre lutter contre les déficits et faire en sorte que nous soyons une armée crédible, une puissance militaire crédible » a ainsi déclaré le locataire de l’Hôtel de Brienne.

« Je pense que les militaires sont en mesure de comprendre que la lutte contre les déficits est une priorité absolue pour le pays. Nous avons déjà fait un effort considérable. Je ne me vois pas demander que nos armées soient les seules à être exonérées d’un effort » a encore insisté Hervé Morin.

Reste à savoir quelle sera l’ampleur de l’effort financier qui sera demandé au ministère de la Défense. Normalement, le voile sera levé d’ici à la fin du moins. En attendant, certaines différentes hypothèses de travail estiment qu’il faudra réaliser entre 2 et 4,8 milliards d’euros sur trois ans, de quoi obérer la Loi de Programmation Militaire 2009-2014, adoptée l’an passée.

Cela étant, et selon Hervé Morin, cet effort devrait être « compatible » avec « la volonté de demeurer une puissance militaire crédible ». « Nous avons une référence, le Livre blanc et la Loi de programmation militaire » a déclaré le ministre. « J’ai une autre référence, le gel en valeurs des dépenses, qui est la lettre de cadrage du Premier ministre. C’est entre ces deux hypothèses que je suis en train de travailler et qu’ensuite le président de la République, chef des armées, fera ses arbitrages » a-t-il poursuivi.

Justement, lors de sa visite aux marins du porte-avions Charles de Gaulle, le 10 juin, le chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, a assuré qu’il veillerait « quel que soit le contexte très difficiles des finances publiques » à ce que la sécurité des militaires « ne soit jamais mise en cause par un défaut d’équipement ou un défaut d’entraînement ».

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