Le patron d’EADS met en garde contre l’excès de rigueur pour les budgets militaires européens

Conséquence de la crise grecque, nombre d’Etats européens mettent en place des politiques de rigueur budgétaire visant à réduire les dépenses étatiques. Bien évidemment, les crédits militaires ne sont pas épargnés.

Ainsi, l’Italie envisage de réduire les siens de 10%, le ministère français de la Défense cherche à réaliser 5 milliards d’euros d’économies (hypothèse la plus pessimiste) sur trois ans et l’armée allemande devra faire avec 1 milliard d’euros de moins dès cette année.

Justement, les coupes dans le budget militaire de l’Allemagne risque d’affecter non seulement l’armée allemande mais aussi l’industrie de l’armement. C’est en tout cas ce qu’a affirmé, la semaine passé, Karl-Theodor zu Guttenberg, le ministre allemand de la Défense, qui en a par ailleurs appelé à une redéfinition des priorités et des besoins ainsi qu’à une réforme de la Bundeswehr, faute de quoi cette dernière ne serait plus en mesure de garantir ses capacités opérationnelles à long terme.

Cette rigueur qui s’annonce sur les budgets militaires inquiète également Louis Gallois, le patron du groupe EADS. Lors d’un entretien accordé au journal Handelsblatt, le 31mai,  il a en effet demandé aux Etats européens de protéger l’industrie de défense.

« Nous disons à nos clients au sein des gouvernements : nous comprenons que vous deviez économiser de l’argent. Mais ne détruisez pas les fondamentaux de notre industrie » a-t-il ainsi déclaré, estimant qu’il était essentiel de « protéger la recherche et le développement » en Europe.

L’autre crainte exprimée par Louis Gallois concerne l’éventualité de voir, restrictions budgétaires oblige, les pays européens mettre en avant des « priorités nationales différentes », ce qui serait de nature à mettre en péril certains programmes, comme celui de l’A400M. « Cela s’additionnerait pour constituer un effet domino pour le secteur » a prévenu le patron d’EADS.

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