Le général Lesecq, figure des parachutistes et de la France Libre, s’en est allé

Il avait été l’un des parachutistes de la France Libre, lesquels avaient inspiré inspiré l’écrivain Joseph Kessel pour son livre, « Le bataillon du ciel » publié en 1947. Le général René Lesecq s’est éteint, le dimanche 30 mai, à l’âge de 94 ans.
 
Né à Douai le 3 août 1920, René Lesecq est encore étudiant quand il décide de s’engager en novembre 1939 dans les troupes coloniales. Affecté au 3e bataillon du 24e Régiment d’Infanterie Coloniale, alors basé à Chypre, il refuse la défaite de 1940 et rejoint, en juillet, et avec ses camarades, les forces britanniques installées à Nicosie.
Ces premiers volontaires français vont constituer le 1er Bataillon d’infanterie de Marine de la France Libre. Cette unité va ainsi être engagée dans les combats en Libye et en Erythrée en 1941.

Un an plus tard, René Lesecq, promu au grade d’aspirant, est affecté à la 1ere Compagnie d’Infanterie de l’Air (CIA), intégrée à la Special Air Service Brigade (SAS) nouvellement créée par le major britannique Stirling. Ainsi, le jeune Free French prend part au raid de Benghazi en Libye, qui sera un échec.

En 1943, année qui sera marqué par la capture du major Stirling, la 1ere CIA (French Squadron) est renvoyée en Grande-Bretagne, plus précisément au camp de Camberley, où l’apirant Lesecq obtient son brevet de parachutiste ainsi que ses galons de sous-lieutenant. En novembre, la 1ere CIA devient le 4e Bataillon d’infanterie de l’air (BIA, 4e SAS), lequel est placé sous les ordres du commandant Pierre-Louis Bourgoin, dit « le manchot ».

Dans le cadre des opérations du Débarquement en Normandie, les SAS français sont parachutés en Bretagne afin d’y encadrer la Résistance locale et mener des actions de guérilla sur les arrières de l’armée allemande. Le jeune officer est quant à lui parachuté le 12 juin au-dessus du Morbihan. Seulement, six jours plus tard, il est gravement blessé lors des combats du maquis de Saint-Marcel.

Remis sur pied, René Lesecq prend part aux opérations dans le centre de la France. Entre-temps, le 4e BIA a pris le nom de 2e Régiment de Chasseurs Parachutistes. A la tête d’un peloton de jeeps armées de mitrailleuses Vickers, le jeune officier se distingue particulièrement en tendant des embuscades dans les régions de Bourges, de Sancerre et de la Charité-sur-Loire.

Le 7 janvier 1945, René Lesecq est une nouvelle fois blessé lors de l’opération Franklin, dans les Ardennes belges, théâtre de la contre-offensive allemande menée par le général von Rundstedt.

A l’issue de la guerre, René Lesecq part pour l’Indochine et participe à quelques opérations. Après être revenu en France et le temps d’une affectation à Madagascar, il revient en extrême-Orient en juillet 1953. En novembre, il participe à la prise de Dien Bien Phu (opération Castor), mission annonciatrice d’un désastre futur. Le 9 février 1954, parachuté au-dessus de la garnison de Muang-Saï, au nord du Laos, il reçoit encore une blessure causée par des éclats de mortier. Rétabli, il demande de repartir au combat. C’est ainsi qu’il participera aux opérations concernant la région d’Hanoï.

En 1957, René Lesecq est affecté au 8e Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine (RPIMa), avec lequel il part en Algérie. Ensuite, promu chef de bataillon, il devient chef de corps du Groupement saharien n°4 jusqu’en mai 1963.

En 1966, René Lesecq obtient ses galons de lieutenant-colonel et prend le commandement du 61e BS, une unité logistique de la 11e Division Parachutiste. Il s’agit de l’avant-dernière étape de sa riche carrière militaire, laquelle prendra fin avec une affectation au Secrétariat général de la Défense Nationale (SGDN). Ce n’est qu’en août 1977 que René Lesecq se voit attribuer ses étoiles de général de brigade.

Etant l’un des derniers SAS français, René Lesecq était grand officier de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération, grand’croix de l’ordre du Mérite, titulaire de la Croix de guerre 39-45 avec quatre citation, de la Médaille de la Résistance avec rosette et de la Croix de guerre des TOE avec deux citations.

A noter, il ne reste plus que 41 survivants de l’Ordre de la Libération, sur les 1036 combattants qui ont été distingués par le général de Gaulle.

 

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