L’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan

En avril 2008, l’Ukraine, alors dirigée par le président pro-occidental Viktor Iouchtchenko, se voyait refuser le statut de candidat à l’intégration dans l’Otan par les pays membres. Cette décision avait été notamment défendue à l’époque par la France et l’Allemagne, ces deux pays étant soucieux de ménager la Russie.

En effet, l’idée d’une adhésion de Kiev à l’Alliance atlantique n’a jamais été acceptée par Moscou pour plusieurs raisons, qui sont à la fois historiques (l’Ukraine étant le berceau de l’Etat russe au Moyen-Âge et son grenier à blé) et politiques, les dirigeants russes considérant le pays comme le dernier rempart face à l’Occident.

Cela étant, les résultats de la dernière élection présidentielle ukrainienne ont radicalement changé la donne à Kiev, le camp pro-occidental emmené par Ioulia Timochenko, l’ancien Premier ministre du président Iouchtchenko, ayant été battu par le candidat pro-russe, Viktor Ianoukovitch.

Les effets de ce basculement ne se sont pas fait attendre. Alors que la base navale russe de Sebastopol était menacée par l’ancienne majorité, et en échange d’un rabais sur les importations de gaz, Moscou a obtenu son maintien pour au moins 25 ans de plus, au grand dam de certains parlementaires ukrainiens qui avaient rudement manifesté leur opposition au Parlement au moment de la ratification de cet accord.

Mais le revirement le plus spectaculaire concerne la candidature de Kiev à l’Otan puisque le pouvoir ukrainien y a formellement renoncé.

« L’Ukraine continuera à développer ses relations avec l’Alliance (atlantique), mais la question de son adhésion n’est plus à l’ordre du jour » a ainsi déclaré Kostiantine Grichtchenko, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, dont les propos ont été rapportés par l’agence Interfax.

Pour justifier cette nouvelle approche, abordée lors d’une réunion de coordination de la politique étrangère, le chef de la diplomatie ukrainienne a fait valoir qu’une adhésion à l’Otan ne fait pas l’unanimité dans le pays et que cela pourrait avoir « un effet destructeur » sur la politique nationale.

Il reste cependant à voir la réponse que va donner le président Ukrainien à l’invitation que son homologe russe, Dmitri Medvedev, lui a adressé récemment. En effet, il a été proposé à l’Ukraine de rejoindre l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), qui regroupe la Russie, la Biélorussie, l’Arménie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan.

En cas d’accord, l’Ukraine ne pourrait plus intégrer l’Otan : la charte de l’OTSC suppose qu’un pays qui en est signataire ne soit plus en mesure de rallier d’autres alliances militaires.

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